Les malades qui se rendent au service de chirurgie dentaire qui était, auparavant, un service de la morgue, relevant du centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO), sont obligés de rebrousser chemin, les dentistes refusant de les recevoir à cause de la situation dégradante dans laquelle se trouve le service. Les praticiens exerçant au niveau de ce service ne reçoivent plus les patients depuis un mois et demi. Houaria, une citoyenne, dira à ce sujet: «Je me suis rendue au service de chirurgie dentaire de l'hôpital pour une intervention immédiate car je risquais d'avoir des complications. Arrivée sur place, un employé du service m'a appris qu'on ne recevait plus de patients. Alors que les dentistes privés prennent cher et certains ne respectent pas les normes sanitaires, où se soigner?» De notre côté, nous avons tenté de contacter l'un des employés du service de chirurgie dentaire qui nous affirmera que le staff médical avait cessé de recevoir les malades depuis près de deux mois vu que le service ne répondait pas aux normes sanitaires requises, le personnel travaillant dans des conditions déplorables. «Depuis le transfert du service de chirurgie dentaire du pavillon 18, qui est en cours de rénovation, à celui qui servait antérieurement de morgue, au niveau du service des maladies infectieuses, le personnel médical s'est retrouvé face à des difficultés énormes, dans des conditions de travail infernales, notamment avec la prolifération des rats, l'insalubrité et la vétusté des lieux. Les murs sont complètement abîmés à cause de l'humidité. En dépit des nombreuses correspondances qui ont été adressées aux responsables de l'hôpital, rien n'a été entrepris alors que le service doit recevoir quotidiennement plus d'une trentaine de malades, dont certains cas urgents que nous ne pouvons prendre en charge à cause de multiples risques» déclarera un des praticiens. Nous avons tenté de contacter l'administration de l'hôpital qui n'infirmera pas les faits. Une source responsable avancera que le staff médical a été transféré, depuis plus de six mois, de façon provisoire, à cause des travaux de réhabilitation qui ont été entamés au niveau du service de chirurgie dentaire, pour que les patients ne soient pas privés de soins. Ceci intervient au moment où de nombreux patients ont affirmé que plusieurs centres de santé de proximité sont dépourvus d'équipements nécessaires, à l'exemple de la clinique Bendaoud qui n'assure plus les soins dentaires à cause de l'absence d'anesthésiants. Le malade reste donc la première victime dans de telles situations.