Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Cette situation fit que le développement de la ville se vit tout de suite étroitement lié à son caractère de port fluvial, lequel, se déplaçant et s'amplifiant au rythme de la croissance urbaine, sera le centre de l'activité commerciale de la zone. Cependant, si le Guadalquivir fut une source de richesses permanentes, il représenta en même temps une constante menace d'inondations, imposant une limite à la croissance urbaine. De fait, l'Hispalis romaine du Bas Empire se limita à une extension similaire à celle de la première ville arabe, c'est-à-dire au secteur qui la bordait sur ses flancs méridional et sud-est, qui était à l'abri des inondations du Guadalquivir. Les Wisigoths apporteront peu de modifications à la ville romaine : si ce n'est peut-être la Basilique de San Vicente, extra-muros, aujourd'hui Patio de las Banderas (Cour des drapeaux) situé dans l'Alcazar. Au début de la domination des arabes, qui changèrent son nom Hispalis pour celui d'Ishbilya, la ville se voit éclipsée par la splendeur de la Cordoue du Califat. La Séville de l'époque omeyyade et abbadide accueillait une importante communauté chrétienne, nommée mozarabe ou, dans les sources de l'époque, communauté arabisée. Son plus grand représentant était l'archevêque métropolitain, chef religieux visible de l'église chrétienne d'al Andalus à l'égal du qumis (gouverneur ou comte, intermédiaires entre les mozarabes et le gouvernement central) de Cordoue qui administrait le domaine temporel, Recafredo, l'archevêque qui présidait le Concile de Cordoue en 850 et Ubayd Allah Ibn Qasim, contemporain du calife al Hakam. Ce furent deux des archevêques du siège sévillan. Au côté de ces derniers se distinguèrent également d'autres familles illustres, juives et arabes, telle celle des Banu Khaldun, ancêtres du fameux historien Ibn Khaldun (XIVº siècle), auteur de La Muqaddima ou celle des Banu Hajjaj qui gouverna Séville au IXº siècle ou encore celle d'Abu Bakr Muhammad al Zubaydi, précepteur du calife Hisham II. Chacun de ces personnages reflètent la dynamique de cette ville à cette époque : capitale de l'occident en al Andalus attirant l'élite de toute la péninsule, en un moment où Cordoue exerce le rôle de grande ville du pays. Elle se souleva plusieurs fois contre Cordoue mais c'est seulement après le déclin du califat et la montée au pouvoir des Banu Abbad qu'elle devint un royaume indépendant.