Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaitre (de se re-connaitre) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Au XIº siècle, la dislocation de l'Etat central (califat omeyyade de Cordoue) et l'apparition des royaumes de taifas allaient supposer pour la ville le début de sa première étape de splendeur dans le Haut Moyen-âge. Splendeur qui se manifestera surtout dans le domaine culturel, car la Séville abbadide, à l'égal des autres royaumes taifas, se vit immédiatement immergée dans un climat de faiblesse politique et militaire face aux royaumes du Nord de la Péninsule. Après la chute de Cordoue, les Abbadites, devenus indépendants grâce au cadi de Séville Muhammad Ibn Abbad qui s'attribua le pouvoir de la ville en 1023, tentèrent de rivaliser avec l'éclat de la Cordoue califale. Son fils et successeur, al Mu'tadid (1042-1069), et son petit-fils al Mu'tamid (1069-1091), agrandirent leurs territoires au point de dominer presqu'un tiers du pays, établissant ainsi l'Etat le plus puissant d'al Andalus. Ceci créa les conditions d'un essor qui se manifesta par l'extension de l'espace urbain de madinat Ishbiliya et dans les diverses activités culturelles qui surgirent durant le XIº siècle. Le règne d'al Mutamid Ibn Abbad représente son apogée politique et territoriale. Comment ne pas s'arrêter sur ce fascinant personnage qui a su allier la politique et l'art. Fils et successeur d'al Mutadid, roi de Séville, il fut nommé gouverneur de Silves dès l'âge de douze ans. Il passa, sans doute, dans cette ville portugaise, les meilleures années de sa vie: une jeunesse dorée, raffinée et pleine de plaisirs qu'il évoquera plus tard dans de délicates élégies. En 1069, il accède au trône de Séville, royaume qui se distingue parmi toutes les régences qui firent leur apparition dans l'ensemble de l'Espagne musulmane après la chute du Califat de Cordoue. Excellent poète, al Mutamid s'entoura à Séville des meilleurs lettrés de l'époque et vécut une véritable vie d'esthète. Il fut détroné en 1088 par les Almoravides et reclus à Aghmat, au sud de Marrakech où il mourut en 1095. Ibn Khaqan écrit à propos d'al Mutamid: il fut le plus libéral, magnanime et puissant de tous les princes taifas d'al Andalus. Son palais fut l'auberge des pèlerins, le lieu de réunion des gens d'esprit, le centre vers lequel se tournaient toutes les espérances, de sorte qu'en aucune autre cour de taifas ne se rendaient autant de sages et de pèlerins.