Le Conseil des Lycées d'Alger (CLA) met en doute et écorne le satisfecit de Benbouzid, une semaine après la rentrée scolaire placée par la tutelle sous le signe de l'innovation et la continuité triomphale de la réforme. Pour le CLA, chaque rentrée confirme le manque de planification, de visibilité et l'improvisation à grande échelle. Dans une déclaration qui nous est parvenue, le porte-parole du CLA, Achour Idir fait état de compression des effectifs dans la plupart des établissements du secondaire, de fermeture de postes, d'utilisation des enseignants contractuels sans perspective d'intégration réelle. Il évoque, également, l'emploi du temps inadéquat surchargé pour les élèves et les enseignants, dépassant pour certaines filières les 40 heures. S'y ajoutent, selon lui, des programmes non allégés, ainsi que la non révision du contenu des livres dont la plupart sont entachés d'erreurs. Le coordinateur du CLA parle aussi de surcharge des effectifs par classe, notamment en 1ère année secondaire, vu le taux inédit de "réussite" au B.E.M d'une part et le manque d'infrastructures d'autre part. Cette rentrée, a-t-il ajouté, confirme la mort programmée de l'enseignement technique. Des classes non réellement représentatives de la filière de 5 à 11 élèves sont créées, des enseignants ingénieurs aux compétences inestimables sont "écartelés" entre 3 lycées, enseignant dans les 3 niveaux quand ils n'ont pas en définitif quitté l'Education. Le CLA a affiché, par ailleurs, des appréhensions concernant le devenir du régime des retraites qui a été à l'origine d'une saignée au niveau des compétences parmi les enseignants qui comptabilisaient au minimum 20 ans d'exercice et qui ont postulé à une retraite anticipée. Le CLA a, enfin, annoncé la tenue de sa conférence nationale lors des vacances d'hiver pour se redéployer et renforcer ses rangs. Le syndicat autonome reste mobilisé autour des revendications statutaires et salariales. Tout comme il compte mobiliser ses forces en unité d'action avec les autres syndicats pour des actions communes tels les rassemblements et les journées de protestations afin que le code du travail, concocté dans une totale l'opacité et qui porte comme projet la remise en cause des acquis des travailleurs (retraite, droit de grève, libertés syndicales), ne passe pas.