Le dossier des constructions illicites à Oran ne semble pas vouloir se classer, vu l'ampleur prise par le phénomène, ces dernières années, notamment lors de la décennie noire, ayant encouragé l'exode rural. Or, le problème continue toujours et tend à prendre des proportions alarmantes dans la wilaya d'Oran, et ce, au détriment des espaces forestiers, des terres agricoles ou de toute terre vacante. De nombreuses familles, venues de différentes wilayas, ont squatté ces espaces pour y construire des constructions illicites, comme ce fut le cas à Sidi Chami, Aïn El Beïda, douar Cheklaoua ou Kouchet El Djir, ainsi que la région de Coca qui a été envahie par des baraques, créant ainsi l'autre facette d'El Bahia qui cache beaucoup de problèmes que les responsables locaux ont été ncapables de résoudre. Ceci intervient alors que plusieurs autres familles continuent encore de squatter les espaces verts et vacants, même à proximité des oueds, et ce, en dépit du danger que cela représente pour leurs foyers. Mais les choses ne s'arrêtent pas là, puisque ces derniers ont même procédé au raccordement illicite de l'électricité, à partir des poteaux électriques, ce qui représente un réel danger, pouvant causer de grands préjudices à l'entreprise de la Sonelgaz. Même les opérations de démolition des bidonvilles, s'inscrivant dans le cadre de l'éradication des constructions illicites, ne semblent pas rapporter leur fruit et la situation persiste toujours, surtout dans la région de Coca et El Hassi, dans le secteur urbain Bouamama et ces quartiers ne manquent justement pas de bidonvilles, ayant amoché l'aspect urbain de la wilaya. De nombreux citoyens de ce secteur ont exprimé leur inquiétude, face à ce problème qui risque ainsi de prendre de mauvaises tournures, vu que de nombreux jeunes, habitant ces bidonvilles et souffrant d'une grande pauvreté, se penchent vers la délinquance. De son côté, le délégué du secteur urbain de Bouamama fait porter la responsabilité de l'ampleur de ce problème à d'autres parties responsables, à l'exemple du service de la conservation des forêts, chargée de la protection des espaces forestiers et qui devrait ainsi prendre en charge les opérations de démolition, vu que la plupart des constructions illicites sont érigées dans les forêts et sur les collines impraticables, durant les week-ends ou en pleine nuit, et ce, avec la complicité de certains courtiers, activant dans ce domaine. Ces derniers facilitent la tâche aux familles, venant des wilayas limitrophes et en quête d'un foyer, pour leur vendre des parcelles de terrain ou des maisons préfabriquées. Toutefois, notre interlocuteur affirme que le phénomène a tout de même pris du recul, après les dernières opérations de démolition, touchant les bidonvilles dans le secteur urbain, dont la toute dernière, ayant touché 68 constructions et la démolition de 11 structures illicites à Haï Benarba, dit Rocher, durant le mois de ramadan dernier. Les propriétaires ont été transférés devant la justice, ce qui a poussé les autres à renoncer à l'idée de construire. Quant au nombre de logements, bâtis en tôle dans le secteur, le responsable rapporte que leur nombre a atteint, en 2004, dernière année où a été effectué le recensement, plus de 6.000 foyers et il existe actuellement 277 baraques dans la cité des Amandiers. Notre interlocuteur considère que la démolition de ces constructions, étant inefficace pour réduire le phénomène, vu les conséquences pouvant être engendrées, car des familles entières se retrouvent sans abris, et ce, sans compter les nombreuses altercations, pouvant suivre ces opérations de démolition. Il est urgent donc d'étudier le problème dans tous ses aspects et à constituer une commission mixte, pour le prendre en charge. A noter que le wali d'Oran avait annoncé, dans un temps précédent, que les propriétaires de toute construction, ayant été bâtie après 2007, ne bénéficieront pas d'un logement social et leur situation ne sera pas régularisée.