Les expériences tenues à chaque approche de l'Aïd El Adha ont révélé que la contrebande du cheptel qui s'opère durant toute l'année à la frontière algéro-marocaine, s'accentue, plus particulièrement dans les zones du sud-ouest comme Sidi Djillali, El Aricha, El Abed, dans la wilaya de Tlemcen et autres régions dans la wilaya de Naâma jusqu'à Bechar. Ce trafic engendre la hausse du prix des ovins et, ces jours–ci, les prix des moutons amorcent déjà une flambée qui commence à se sentir dans les marchés à bestiaux et chez certains éleveurs et autres maquignons, comme nous l'ont indiqué des informations récoltées lors de la waâda de Sidi Tahar à Sebdou. Si quelques éleveurs incombent la hausse du prix du mouton à la celle des aliments de bétail qui, selon eux, est passée du simple au double, soit de 1.800 à 2.600 dinars, d'autres, par contre, lient cette hausse à la contrebande du cheptel. Effectivement, du côté de la frontière ouest, quelques sources proches du trabendo en tout genre, nous confirment que le phénomène est dû «à des éleveurs avides du gain en gros, car ils fourguent même des bêtes malades dans le tas et quelques maquignons cèdent des moutons aux réseaux des spéculateurs et aux contrebandiers très actifs dans le domaine. Ces derniers, à leur tour, l'acheminent vers le marché marocain». Selon de jeunes passeurs de Gazoil du côté de Sidi Boudjenane, «les réseaux de ce trafic restent puissants dans les zones situées entre El Aricha et la wilaya de Naâma. A ces deux clans spéculateurs et contrebandiers vient se greffer celui des voleurs de bétail». En fait, trois réseaux qui se complètent et qui ont tissé des liens étroits pour ruiner l'économie du pays. Aussi, si l'on se réfère à certaines statistiques des Services de sécurité de l'année dernière, on constate que plus de 3.400 têtes de moutons ont été volées et que les éléments de la gendarmerie ont traité quelque 320 affaires liées à ce domaine avec plus de 150 interpellations d'individus pour vol de bétail. Enfin, il utile de signaler que pour les régions de Tlemcen et Naâma, la production du cheptel est estimée approximativement à cinq cent mille (500.000) têtes. Une production susceptible de contribuer à baisser les prix et inonder le marche national. Malheureusement, la contrebande, les vols de cheptel et les spéculateurs ainsi que l'absence de mécanismes performants de contrôle et de surveillance des frontières, permettent la fuite d'une part importante de cette production vers le pays voisin, phénomène valable pour la frontière Est du pays.