Facture n La durée du traitement peut aller de trois mois à une année et elle coûte entre 50 000 DA et 500 millions de centimes par patient. Les associations de soutien aux cancéreux ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur la situation actuelle de cette catégorie de citoyens qui endure d'énormes difficultés quant à la cherté des médicaments qui leur sont prescrits. En principe, les médicaments doivent être à la charge de l'Etat, puisque le cancer est une maladie chronique. Ils doivent également être réservés uniquement à l'usage hospitalier, estime le professeur Kamel Bouzid, chef de service d'oncologie médicale au Cpmc, déplorant le fait que certains nouveaux traitements ne soient pas encore inscrits dans la nomenclature des médicaments remboursables par la Cnas. «Lorsqu'il y a pénurie de médicaments au niveau du Cpmc, nous délivrons des ordonnances aux patients et nous leur demandons d'aller les acquérir au niveau de la cellule d'urgence de la pharmacie centrale (PCH). Cependant, ces médicaments coûtent jusqu'à 35 000 DA la boîte et ne sont pas remboursés. La grande partie des malades ne peut donc pas les acquérir», ajoute notre interlocuteur. A titre d'exemple, Capecitabine, une boîte de 120 comprimés, coûte 36 000DA, Letrozole, 30 comprimés, coûte 18 000 DA et Zoladex, des injections pour quatre semaines, est cédé à 15 330 DA. Le problème se pose également pour les médicaments remboursables, car la plupart des malades ne sont pas déclarés à la sécurité sociale et, par conséquent, ne peuvent bénéficier du remboursement. Le ministère de la solidarité nationale est appelé à soutenir ces derniers. «Les aides de ce département sont vraiment insuffisantes et c'est grâce au don des citoyens bienfaiteurs que nous pouvons bénéficier du traitement. Mais les associations ne peuvent plus supporter ce lourd fardeau, d'autant que le nombre de malades nécessiteux est en hausse constante», affirment, à l'unanimité, les malades interrogés. La chirurgie reste le moyen le plus efficace pour la guérison définitive du malade, mais l'insuffisance du nombre actuel de chirurgiens spécialisés entrave cette option. Les patients sont, donc, pris en charge soit par la radiothérapie soit par la chimiothérapie, explique le Pr Bouzid qui ajoute qu'en matière de radiothérapie, notre pays accuse un manque terrible en appareils et les structures spécialisées existantes fonctionnent avec 10% de moyens dont elles auraient dû être équipées. «Il devrait y avoir 60 appareils de radiothérapie, mais actuellement, il n'en existe que huit. Au Cpmc, nous arrivons à traiter une moyenne de 2000 malades annuellement par la radiothérapie, alors que le nombre des nouveaux cas de cancer enregistré est de 30 000.» Concernant la chimiothérapie, traitement par les moyens médicamenteux, notre interlocuteur affirme que le Cpmc est «inondé» par la demande et les médecins sont contraints de donner des rendez-vous lointains pour les patients, ce qui se répercute inévitablement sur leurs chances de guérir. Les nouveaux médicaments destinés au cancer du sein, en hausse constante dans notre pays, dépassent de trop loin le pouvoir d'achat des citoyens. Ainsi, le traitement par Trastuzumab coûte plus de 250 millions de centimes, injection de Valium, injection pour six jours, est à 1 800 DA…. Le traitement du cancer constitue, donc, un grand défi pour les pouvoirs publics et tous les départements concernés doivent s'impliquer pour en trouver la solution idoine.