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Sur les traces de la civilisation hispano-musulmane
Al Andalus, voyages dans la mémoire *
Publié dans La Voix de l'Oranie le 16 - 10 - 2010

Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures.
Ainsi, l'élégance du tracé, la signification ésotérique des lettres de l'alphabet arabe et leurs correspondances numérologiques font de cet art un talisman propice à nombre de dispositions physiques et une défense magique contre le Malin. Au-delà de la valeur intrinsèque de ses composantes (lettres, formes géométriques ou intention du style), la calligraphie reste l'un des blasons de l'Islam.
Mohamed ne saura pas si son ami chrétien sera convaincu de ses arguments car lorsque David termine son discours, il propose de continuer leur visite :
- Bon, ce n'est pas tout ça… je vous ai bien entendu aux deux, mais j'aimerais bien continuer…
David suggère d'aller visiter la synagogue qui ne se trouve pas trop loin de la Mosquée. A l'angle nord-ouest de la Mosquée, naît le quartier juif dans un sinueux dédale de ruelles, de petites maisons toutes peintes de chaux blanche et aux balcons fleuris de géraniums et aujourd'hui envahies par un grand nombre de magasins de souvenirs. Le quartier juif était adossé aux remparts de la ville, en bonne partie arabes de même que certaines portes comme, par exemple, la porte d'Almodóvar d'où l'on a une jolie vue de la muraille qui ceignait le quartier juif.
Ils arrivent au centre du quartier juif où se trouve la synagogue, du XIVº siècle, construite par des maîtres d'œuvre mudéjars et qui est la seule qui reste en Andalousie. Elle se trouve non loin de la place Tiberiades, près du monument consacré à Maimonides. L'intérieur est assez petit et de décoration très sobre. L'édifice est décoré de stuc et il y a un tabernacle orné d'une inscription hébraïque sur la porte. Ils pénètrent par une petite cour, l'entrée principale est située à la droite de cette cour. Il y a deux salles dans le bâtiment : une petite oreillette et la salle de prière proprement dite. Un escalier mène à l'étage, la galerie des femmes. Ils n'y restent en fait que très peu de temps et même David semble un peu déçu de la visite et en fait part à ses amis :
- C'est bien dommage qu'on ait très peu gardé des éléments du décor de l'époque. Vous avez pu voir que malgré les motifs mozarabes et les psaumes en hébreux, une grande partie des murs a perdu sa décoration. En fait, après les premières expulsions de juifs d'Espagne par les Rois Catholiques au XVIº siècle, la synagogue a servi d'hôpital, de dépôt, et c'est seulement au XIXº siècle qu'elle a été reconnue comme monument national et devenue un lieu touristique.


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