Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. La cuisine cordouane recueille les traditions des différentes cultures qui s'établirent dans la ville ; maintes de ses recettes ont été récupérées dans de vieux manuscrits arabes et hébreux. Leur choix se porte sur les plats les plus populaires : du salmorejo, des artichauts à la manière de Montilla, rabo de taureau et flamenquines. Comme dessert, Jesús suggère une croustade cordouane et une pâtisserie à laquelle il accorde une mention toute spéciale au nom évocateur de soupir d'al Mansur. Ils ressortent vers dix sept heures, tout étourdis du vacarme et, l'hôtel étant tout près, décident de rentrer pour se reposer et se donnent rendez-vous à dix neuf heures dans le hall de l'hôtel. Jesús arrive avec plus de vingt minutes de retard. David devra l'appeler dans sa chambre pour qu'il rejoigne ses amis comme prévu : - Alors, qu'est ce qui t'est arrivé ? Tu étais collé au lit ou quoi ? - Non, je crois que c'est le vin que j'ai pris. Je crois que j'ai un peu abusé du rosé et j'avais un mal de crâne… - Eh, oui… Tu vois maintenant pourquoi je suis toujours sobre… Et sur un éclat de rire, ils décident de quitter l'hôtel et de continuer leur visite. En vérité, la fascination qu'exercent les traces de la civilisation arabo- musulmane sur le visiteur ne doit pas faire oublier les importants vestiges que d'autres cultures léguèrent à la ville. Par exemple, les siècles successifs de culture chrétienne embellirent la ville de temples, couvents, palais, demeures seigneuriales, places et jardins. Il serait injuste de ne pas mentionner au moins les plus significatifs :l'Alcazar des Rois Chrétiens, construit par Alphonse XI près de l'Alcazar omeyyade, aujourd'hui musée très intéressant, et entouré de jardins de style hispano-mauresque, avec des bassins, des fontaines, et des allées de myrtes, d'orangers et de cyprès. De nombreuses églises constituent également un legs de la première époque chrétienne. On ne peut pas non plus oublier les nombreux palais, les demeures nobles, les places, les patios ou les jardins : le palais de Villalones (de Hernan Ruiz, le plus représentatif de la Renaissance cordouane), celui du marquis de la Fuensanta del Valle, la Casa de las Campanas et la Casa de los Caballeros de Santiago (toutes deux du XIVº siècle), la plaza del Potro, citée par Cervantès et qui est entourée de l'Hôpital Royal des Rois Catholiques, maintenant musée des beaux-arts, et la posada del potro, ou la grande place de la Corredera datant du XVIIIº siècle.