Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Et pour finir les musées : archéologique provincial et des beaux-arts ; ceux de la Grande Mosquée, de l'Alcazar ou de la Calahorra ; le Musée municipal des arts cordouans et taurins ; le palais-musée de Viana ou le musée Julio Romero de Torres. Non loin de l'hôtel, nos amis s'arrêtent devant l'échoppe d'un artisan qui travaille le cuir. Les traditionnels ouvrages en cuir arabes qu'on appelait cuir repoussé de Cordoue furent renommés dans toute l'Europe. Le travail de l'argent, la bijouterie et l'orfèvrerie, comme arts traditionnels, sont repris par les artisans et connaissent depuis quelques années un nouvel essor. Du point de vue culturel et artistique, il est difficile de faire une liste exhaustive de toutes les figures qui ont illuminé cette époque à Cordoue car cette ville connut en al Andalus un extraordinaire épanouissement culturel, elle fut un pont culturel à travers lequel elle transmit à l'Occident une bonne partie du savoir classique perdu en Europe. Parmi les plus célèbres, on peut citer le polygraphe Ibn Hazm (994-1063) dont les œuvres principales sont la Risala, Histoire critique des religions, le Livre des caractères et surtout le fameux traité sur l'amour intitulé le Collier de la colombe qui aurait influencé, dit-on l'Archiprêtre de Hita et son Livre du bon amour. On peut également citer Abu Bakr Ibn Quzman, inventeur du zéjel au cours de la première moitié du XIIº siècle ; Ibn Hammud al Qabri, inventeur et créateur d'un nouveau vers métrique encore utilisé de nos jours et qui est la muaxxaha ; le philosophe, néo-platonicien Ibn Masarra (885-931), auteur du Livre de l'explication perspicace et du Livre des lettres et tant d'autres. Alors qu'ils s'approchent d'une statue érigée sur une place, David interroge ses amis : -Au fait, ça fait deux jours que nous sommes à Cordoue et on n'a pas encore cité le nom d'Averroes, ce n'est pas normal, non ? - Je sais pourquoi tu dis ça, lui répond Mohamed, parce que tu viens de voir sa statue juste en face. - Justement, répond le facétieux David. Je te dirais aussi plus tard pourquoi ça m'intéresse. Je sais que ce fut l'un des lumières les plus éblouissantes de l'époque.