Devant répondre du grief de dilapidation de deniers publics, complicité et chèques sans provisions, cinq personnes ont comparu hier devant le tribunal criminel de la cour d'Oran après pourvoi interjeté contre le premier jugement.Les faits remontent au 17.10.2001. Une enquête a été ouverte par la police sur un préjudice subi par l'agence BEA Emir AEK ainsi que la société Naftal. Entendu, le représentant juridique de la BEA explique qu'il a déposé une plainte contre deux cadres de la banque, le chargé du courrier et un responsable du réseau informatique. Cette plainte a également touché trois clients de la banque, le gérant d'une station-service à Aïn El-Türck et deux autres d'Oran. Selon le plaignant, la banque a subi ainsi un grave préjudice. Ces clients présentaient des chèques sans provision qu'ils arrivaient à encaisser. Selon le représentant juridique de Naftal, le gérant de la station-service a présenté 39 chèques sans provision d'une valeur de 810.256 DA, l'autre client aura à son actif 20 chèques sans provision d'une valeur de 5 millions de DA et le troisième, 17 chèques de 4 millions de DA. Entendu, le premier a soutenu n'avoir jamais donné de chèques sans provision en soulignant qu'à aucun moment il n'avait demandé aux employés de cette banque de l'aider dans cette manœuvre. Le second, gérant d'une station-service à l'avenue Chakib Arselan à Oran, fera des déclarations identiques et le troisième s'alignera sur les déclarations des deux premiers. Il devait expliquer qu'à chaque opération commerciale, il émettait un chèque. Mais les lenteurs enregistrées au niveau de la BEA ont fait que les chèques prenaient du temps pour être encaissés. «C'est ainsi que leur somme totale a dépassé mon crédit bancaire», a-t-il argumenté. Les employés de la banque ont rejeté, eux, toutes les accusations, affirmant chacun son innocence. Le représentant du ministère public a requis, lui, cinq ans de réclusion et la défense des mis en cause a plaidé la non-culpabilité de ses mandants. Aux termes des délibérations, les peines de cinq ans de réclusion, dix huit mois de prison ferme et deux peines de six mois de prison avec sursis ont été retenus contre quatre des mis en cause. Le cinquième a été acquitté.