Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Il ouvrait ainsi un chemin à part dans l'étude des sciences dites empiriques. Dans le terrain de la pensée, son excellente formation culturelle classique fit qu'il étudia longuement l'œuvre d'Aristote qu'il considérait comme le plus grand philosophe de tous les temps. Les commentaires qu'il fit de la pensée aristotélicienne sont considérés comme les meilleurs de son époque. On en tint compte plus tard, comme on peut le constater dans l'œuvre de Saint Thomas d'Aquin. Il se fit également remarquer comme polémiste et auteur de controverses philosophiques et théologiques. On peut le considérer en fait comme le sommet de la pensée hispano-arabe de l'époque dorée du Califat. Maïmonides, Moshe Ibn Maimon ou encore Musa Ibn Maymun, comme l'écrivent les textes arabes, fut le plus grand penseur judeo-espagnol. Il fait partie d'un mouvement antérieur de la connaissance philosophique, plus proche, par exemple, des courants dialectiques développés par Avempace ou Ibn Tufayl. En revanche, du point de vue de la connaissance médicale, Maïmonides dépassa son compatriote et collègue musulman. Il suivit en cela les techniques et les méthodes des nouveaux médecins, les Banu Zohr. Il mourut à Fustat, en 1204. De son œuvre, très étendue, on conserve trente huit textes écrits, dans la plupart des cas en arabe. Les œuvres où il traite de médecine montrent l'état avancé de ses connaissances dans le domaine de la santé. - La question que je me suis toujours posée, intervient de nouveau David en s'adressant à Mohamed, et tu t'en doutes peut-être un peu, c'est si ces deux grands personnages se sont connus et quelles possibles influences ont-ils eu l'un sur l'autre ? Tu as des informations sur le sujet ? - Et bien oui, au risque de te décevoir. Déjà, il convient de situer Maïmonides après Ibn Rushd, et il semble que la pensée averroïste n'eut aucune influence sur lui. Par ailleurs, l'absence de relations personnelles avec Ibn Rushd s'explique par le fait que Maïmonides n'habita Cordoue que dans les premières années de sa vie, étant donné que l'arrivée des Almohades obligea sa famille à abandonner la capitale et se réfugier à Alméria qui se trouvait alors, de façon provisoire, aux mains des chrétiens. A l'âge de 23 ans, il se rendit d'al Andalus au nord de l'Afrique, se réfugiant à Fès, d'où il partit définitivement pour la Terre Sainte.