Le développement de l'Agriculture, de l'Industrie et la lutte contre le chômage constituent trois "objectifs majeurs" du gouvernement, durant les cinq prochaines années, a indiqué jeudi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant l'APN. "Le gouvernement a trois objectifs majeurs. Il s'agit d'abord de porter la croissance du secteur agricole à 8% annuellement de manière stable et ensuite relever de 5% à près de 10% en 2014, la part de l'industrie dans la valeur ajoutée globale qui se créée annuellement et enfin poursuivre la réduction du chômage bien en deçà de 10% durant les cinq prochaines années", a précisé M. Ouyahia. Ainsi, le gouvernement projette de porter, à l'horizon 2014, la part de l'industrie nationale à 10% dans la production intérieure brute. «Malgré une timide reprise enregistrée durant ces cinq dernières années, l'industrie nationale a fortement régressé dans la place qu'elle occupe dans la valeur ajoutée nationale: 5,3% en 2009, soit moins que l'administration avec 6,8% la même année», a constaté le Premier ministre. Selon lui, les entreprises industrielles privées font face à des difficultés financières et à un environnement hostile lié à l'économie informelle. «Les entreprises industrielles publiques ont quant à elles été dans leur grande majorité marginalisées du fait de leur déstructuration financière», a-t-il ajouté. D'après M. Ouyahia, les capacités financières limitées du privé algérien l'ont empêché de reprendre des unités industrielles publiques d'envergure alors que certains partenaires étrangers ont choisi de «confiner l'économie algérienne au rang de simple marché». «Certaines expériences -limitées- d'investissements étrangers se sont révélées fondées sur une conduite spéculative déloyale», a-t-il estimé. Il a indiqué que le gouvernement est décidé à soutenir les entreprises publiques qui disposent d'un marché et à mettre à niveau les entreprises privées. «Les PME privées bénéficieront d'un programme public de soutien de leur mise à niveau qui est sans commune comparaison avec tout ce qui leur a été offert jusqu'à présent et qui reflète une forte volonté politique», a-t-il insisté. A titre d'exemple, l'Etat prendre en charge 20% de la dépense liée à la certification de l'entreprise dont le coût est limité à 5 millions de dinars. L'Etat est disposé également à accompagner la modernisation des entreprises publiques en l'aidant à accéder aux crédits bancaires. «Le trésor public accompagne l'entreprise dans le rééchelonnement de sa dette bancaire ou dans la mobilisation de crédits bancaires qu'il garantit et bonifie», a indiqué Ahmed Ouyahia. Pour le secteur agricole, le Premier ministre a rappelé le montant important alloué à l'agriculture estimé à 200 milliards DA/an, en soulignant que les subventions publiques à ce secteur, dont le ratio est encore inférieur à celui pratiqué dans les pays développés, "pourraient évoluer à la hausse".