Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. - C'est bien dommage, car tu imagines un peu s'ils s'étaient connus, les polémiques et les écrits qui seraient restés… - Eh, oui… Mais on ne peut pas refaire l'histoire… Il est déjà presque dix heures. Après un frugal repas, Mohamed laisse ses amis prendre un dernier verre et rentre à l'hôtel. Demain, direction Madinat al Zahra, dernière étape de leur visite à Cordoue. Le lendemain matin, vers neuf heures, ils abandonnent leurs chambres et prennent la route vers l'ouest en direction de Madinat al Zahra. Cette ville-palais située à environ huit kilomètres de Cordoue connut une vie éphémère : sa construction commença vers la moitié du Xº siècle et à peine 76 ans plus tard, elle fut totalement dévastée par les berbères. Lorsqu'on y arrive on est impressionné par ces vestiges. Il ne reste pratiquement rien de la magnificence de cette ville qui avait, en son temps, plus de 120 hectares. Al Mansur s'y installa avec sa famille et les siens, en fit le siège de son autorité et mit ainsi le sceau à son pouvoir en réunissant ses esclaves et ses gardes. Il choisit comme emplacement le lieu, qu'il fit sien, appelé al Zahra, remarquable par des palais splendides, sur une pointe de la région s'avançant sur le grand fleuve de Cordoue, et y disposa et arrangea tout ce qu'on peut faire de plus extraordinaire. Pour sa construction, il fit venir de nombreux artistes et ouvriers et amena des machines considérables. Il revêtit ainsi ces palais d'un éclat qui éblouissait les yeux. Du haut des escaliers qu'ils descendent pour parvenir à l'enceinte de la ville, ils s'aperçoivent que le calife donna à la ville de grandes proportions et se montra fort désireux de la voir largement se développer dans la plaine ; il donna une grande hauteur aux murailles, ne négligea rien pour égaliser les éminences et les dépressions de l'intérieur. La ville enfin put étaler ses larges dimensions dans les plus brefs délais. On y installa les diverses administrations et les finances, établit les greniers en dedans des murs, permit aux moulins de s'élever dans la plaine. Puis on donna en fiefs les environs aux ministres et aux secrétaires, aux officiers, aux chambellans, de sorte qu'ils y élevèrent des hôtels importants, des palais considérables. On y installa des marchés fréquentés par de nombreuses caravanes.