Avec un parcours artistique exemplaire Sadek Djemaoui fait partie de cette génération d'artistes qui ont dominé la scène musicale de manière très discrète. Son parcours musicale évoque l'authenticité, et fait sa fierté ainsi que la fierté de ses fans devenus aujourd'hui adultes, mais qui l'estiment toujours autant. Le grand public a découvert ce chanteur à la voix douce et sensuelle avec « Tarik el matar » ou encore « Samra ya Samra », des chansons qui ont fait un véritable carton à leur époque. Rencontré à Oran, lors du concert donné par l'Orchestre Symphonique National au Théâtre Régional AEK Alloula, l'artiste au talent indiscutable a tenu à nous faire part de ses préoccupations et projets futurs ainsi que de son immense joie de faire partie du grand orchestre philarmonique. V.O: Pourriez-vous nous donner un bref aperçu de votre parcours professionnel ? S.D: J'ai fait mes débuts en 1967, en animant les fêtes de mariage, c'était l'occasion pour moi de vaincre ma timidité et le trac qui me prenait chaque fois que je montais sur scène, et c'est corps et âme que je me suis consacré à la chanson, jusqu'en 1976, où j'ai fait ma grande incursion dans le monde de la musique avec le groupe El Bahara. J'ai connu mes premiers succès avec mon album « Khodi brayti » qui m'a rapporté à l'époque d'énormes suffrages, avec « Samra ya Samra » ou encore « Tarik el matar ». Après ces succès, j'ai opté pour des chansons populaires qui parlent de la réalité de notre vie ainsi que des préoccupations des citoyens, en traiter des thèmes sociaux, culturels ou encore éducatifs. Bien sûr, comme tout artiste qui se respecte, j'ai du affronter bon nombre d'entraves, et « Hamdoulillah », j'ai pu conquérir le coeur et l'estime de milliers de fans qui me le font savoir à chaque rencontre. -Pensez-vous que le talent est un don ou le fait de l'apprentissage ? -Pour moi, la musique fait intégralement partie de nous. Prenons la peine d'écouter attentivement tout ce qui fait l'homme, sa manière de marcher, respirer, ou encore ses battements de coeur. Tous ces exemples montrent que la musique est ancrée en nous. Là, on peut parler de don et d'aptitudes innées qui contribuent à l'élévation spirituelle de l'âme et qui, bien entendu, peuvent être améliorées. Personnellement, j'ai eu la chance de développer ce don à Paris avec de vrais professionnels, ainsi qu'au conservatoire d'Alger sans oublier la volonté, qui reste le moteur principal de toute réussite. -C'est la première fois que vous participez au sein d'un grand orchestre symphonique, quel est votre sentiment ? -En tant qu'artiste algérien et fier de l'être, et surtout à l'occasion de la fête sacrée du premier novembre, je souhaite du plus profond de moi, que cela a ne sera pas la dernière fois que nous rendons hommage à notre pays tant aimé. -Que pensez-vous des artistes algériens de façon générale ? Avez un message à transmettre ? -J'ai confiance en l'avenir de la chanson algérienne et je travaille pour. D'ailleurs comme beaucoup de mes compatriotes pour qui j'ai un grand respect, ce que je souhaite du plus profond de moi c'est que la situation sociale de ces artistes, dont le talent est négligé, soit prise en considération ainsi que la situation de tout algérien de manière générale. Aujourd'hui et plus que jamais, je pense qu'on peut changer le monde grâce à des chansons vraies et sensées puisées dans notre vécu et non avec ces paroles indignes et vulgaires qu'adoptent certains chanteurs. Non pas que n'ai aucun respect pour ces chanteurs, mais je crois fermement en l'engagement sacré de tout artiste ou chanteur. Avant d'être un divertissement, la chanson doit avant tout transmettre un message.