La comédienne Keltoum, une des plus éminentes figures du théâtre et cinéma algériens s'est éteinte, jeudi, à l'âge de 94 ans. Keltoum, son vrai nom Aicha Adjouri, est née le 4 avril 1916 à Blida. Dès son jeune âge, elle avait été attirée par la danse et le théâtre. C'est Mahieddine Bachtarzi qui, le premier, la découvrit en 1935, et lui offrit la chance de réaliser sa passion. Sa carrière fut inaugurée par une tournée en France et en Belgique où la jeune artiste ne tarda pas à prouver ses aptitudes artistiques de danseuse. Ses talents de comédienne se feront jour au cours d'une tournée au Maroc. Depuis, elle sera distribuée dans bon nombre de pièces théâtrales aux côtés de Mahieddine Bachtarzi, Rachid Ksentini ou Habib Réda. Tous les rôles féminins lui furent confiés au théâtre comme à la radio. C'est alors que le cinéma s'intéressa à elle. La comédienne Keltoum fera ses débuts dans « La Septième porte » de Svoboda. En 1951, un fâcheux accident a sérieusement compromis sa carrière cinématographique. Elle se verra confier en 1952, un rôle dans « Othello » avant de cesser, durant la guerre d'indépendance, ses activités artistiques à l'appel du Front de Libération Nationale. A l'avènement de l'indépendance du pays, elle reprendra sa carrière de comédienne au sein de la formation professionnelle du TNA, aux côtés des plus grands comédiens artistes, à l'instar de Mustapha Kateb, Rouiche, Hadj Omar , Noria et consorts et où elle sera distribuée dans plus de soixante-dix pièces jusqu'à sa retraite en 1989. Elle fera une dernière apparition au théâtre en 1991 dans la pièce « El Baouaboune » où elle partage l'affiche avec Rouiched. En 1965, elle affirmera son talent dans « Le vent des Aurès » de Mohammed Lakhdar-Hamina où elle incarne le rôle d'une mère qui cherche désespérément son fils détenu par l'armée coloniale. Sa filmographie est riche d'une vingtaine de films. En mars 2010, un hommage lui a été rendu à Alger par l'association Lumières que préside le cinéaste Amar Laskri.