Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. C'est le moment choisi par Mohamed pour interroger son ami: - Alors, docteur, qu'est ce que tu as découvert de nouveau comme auteur ? Car je sais que tu es toujours à la recherche de choses nouvelles. - Tu ne crois si bien dire Mohamed. Je viens de découvrir un écrivain espagnol que je ne connaissais pas. C'est un auteur du XVIIe siècle que vous connaissez peut-être: Baltasar Gracien. J'ai appris que sa pensée a influencé des personnages aussi célèbres que La Rochefoucauld, La Bruyère, Schopenhauer et même Nietzche; il jouit aujourd'hui d'une grande actualité et a été très bien accepté par les lecteurs contemporains comme le démontre le succès de nombreuses éditions dans différents pays. Et d'ailleurs, celle que je consulte vient d'être publiée en France. L'oeuvre dont je vous parle s'appelle El arte de la prudencia (l'art de la prudence). Ce texte résume en trois cent aphorismes la sagesse pratique nécessaire pour affronter avec succès un monde compétitif et hostile. - Ce que je connais de cet auteur, nous dit David, c'est son fameux roman allégorique, El criticen, mais je ne connaissais pas celui là. - Et bien je te le recommande vivement. C'est comme une espèce de manuel, un livre de poche assez bref qui nous enseigne la prudence comme un art ou un artifice. Ca peut être lu de forme discontinue, en cherchant en chaque aphorisme, le savoir ou la sagesse appliquée à des situations concrètes. D'ailleurs je l'ai toujours sur moi quand je voyage. Ecoutez ça, je lis au hasard: Aphorisme n°38: Savoir se retirer lorsqu'on est gagnant, la chance se fatigue de porter quelqu'un sur son dos trop longtemps. Ecoutez cet autre, le n°50: Savoir choisir. Vivre c'est savoir choisir, il n'y a pas de perfection là où il n'y a pas ce choix. Ou encore celui là, n° 160: Parler avec prudence, on a toujours le temps de lâcher ses mots, mais pas de les retirer. Alors, qu'est ce que vous en pensez ?