Avec le retour de Mohamed Raouraoua des Lieux Saints de l'Islam où il a accompli le rituel du Hadj, faut-il s'attendre à une réplique à la seconde charge de Mohand Chérif Hannachi en réponse au communiqué de la FAF ? Pour répondre aux graves accusations portées par Moh Chérif Hannachi, le président de la JS Kabylie à son encontre, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) a choisi une manière banale pour répondre : un communiqué. Un simple texte, non signé, offensif, certes, mais qui dénote de l'aspect impersonnel du contenu, au point de faire réagir Hannachi qui ne désarme pas : «Ce n'est même pas lui qui a rédigé ce communiqué, ce sont ses fidèles serviteurs qui l'ont fait à sa place. Je ne reconnais pas ce communiqué, je ne reviendrai jamais sur mes révélations et je n'ai peur de personne», disait-il, au lendemain de la publication du communiqué de la FAF. Hannachi dira même que la FAF ne s'est même pas défendue et qu'elle a fait diversion en évoquant des sujets infondés comme celui des investisseurs que la JSK a refusés, alors que la direction des Canaris a, preuve à l'appui, bien saisi l'entreprise ETRHB de Haddad pour une reprise, mais cette dernière n'a pas donné de suite favorable à cette doléance. De retour de La Mecque, Raouraoua ne devrait pas tarder à monter au créneau et préparer sa riposte, surtout qu'il s'agit d'une accusation d'une extrême gravité : arranger le résultat d'un match, le pire de délit pour un président d'une fédération. L'homme fort du football algérien, présent partout dans les instances internationales (FIFA, CAF, UAFA, UNAF), sera obligé de sortir le grand jeu car il s'agit d'un adversaire de taille, lui qui avait gagné la bataille de Samir Zaher, le puissant président de la Fédération égyptienne avec lequel il entretenait d'excellentes relations avant l'incident du 12 novembre 2009 et le caillassage du bus des Verts au Caire. Organisera-t-il une conférence de presse pour répondre aux accusations de Hannachi ? D'autant que ce dernier persiste et signe tout en assurant qu'il détient d'autres révélations qu'il mettra sur la place publique, en temps opportun, après celles ayant trait aux accointances qu'aurait le président avec les Egyptiens d'Arab Contractors, firme en charge de bâtir le nouveau siège de la FAF, mais aussi un édifice appartenant, dit-on, au président lui-même du côté de Bab Ezzouar. La télévision nationale tente, depuis quelques semaines, de changer ses habitudes et quitter la langue de bois et le ton ronronnant qui la caractérisent depuis des lustres, notamment en matière d'information, mais cela n'est pas du tout évident lorsque l'on passe toute sa vie sous le contrôle d'une tutelle et le financement du trésor public. Depuis quelques jours déjà, le scandale qui fait la une de la presse nationale, ne semble pas attirer les grâces rédactionnelles de l'ENTV qui ne souffle le moindre mot sur cette affaire. Sous d'autres cieux, une telle «aubaine» aurait donné matière à débats, commentaires, analyses, interviews et autres investigations pour faire éclater la vérité au grand jour. Le duel entre Hannachi et Raouraoua s'est résumé à des déclarations fracassantes du premier, lors d'une conférence de presse tenue au siège du club Kabyle et des interviews donnés à la presse écrite sans oublier la radio, et à un communiqué du second, repris par l'ensemble des salles de rédaction. L'ENTV, pour sa part, a jugé inutile d'aborder ce dossier chaud qui risquerait d'éclabousser plus d'un. Pourtant, cela aurait pu constituer une raison éthique et commerciale pour capter et faire augmenter l'audimat, surtout quant on rassasie à longueur de journée que la société est toujours en phase de démocratisation. Une énième occasion ratée pour l'ENTV pour faire de la télé réalité et mettre la lumière sur une affaire que certains n'hésitent pas de qualifier d'intégrité nationale.