Pour la première fois le théâtre algérien monte un texte pas évident chez nous «Topaze» surtout quand l'auteur a pour nom Marcel Pagnol qui, il faut le dire, avec son accent du midi, son jargon marseillais, son humour particulier quand on sait que «Topaze» a été interprété par le grand Fernandel à l'écran, l'on sera curieux de découvrir si l'adaptation de Hamoumi et la mise en scène de Benamar Yahia pourraient justement toucher le public algérien. Ainsi fidèle à la tradition, le TRSBA relève le défi avec cependant un détail le metteur en scène nous dira « qu'en fait du texte, on ne prendra que l'idée, le reste n'est que spectacle » . Grand débat en perspective entre adapter un texte ou une idée où le spectacle détermine la vision du metteur en scène, mettant au second plan l'auteur. Certainement qu'avec cette pièce s'instaurera une discussion de spécialistes et ce sera de bon ton quand on sait qu'il temps de parler « idée ». Les comédiens déjà rompus aux planches puisque attitrés de plusieurs prix trouveront-il encore la bonne étoile pour briller au prochain festival ? Le milieu belabésien attend de pied ferme « Topaze » version Benamara Yahia qui, il faut le dire, est un élève de Hamoumi. L'élève dépassera t-il le maître ? La scène le démontrera. Cette nouvelle expérience sur les planches de Bel Abbès pose en même temps la question de savoir si le metteur en scène impose le jeu aux comédiens ou si ces derniers se donnent la liberté de le créer, dialectique perpétuelle entre le dominateur et le dominé. Cela démontre que l'éthique dans le 4eme Art sont est la modestie et la générosité chères à Marcel Pagnol lui qui méprisait l'arrogance et le mépris. Topaze est précisément le thème de la folie des grandeurs et il n'y a pas mieux que de la ridiculiser par le rire franc du public. Attendons le jour « J » pour en savoir plus et espérons bonne chance aux comédiens de traduire Pagnol par le même rire quand on est en face de Fernandel.