La générale du spectacle Modern Time, adapté de la pièce de théâtre Topaze de Marcel Pagnol, a été présentée, samedi après-midi, au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès. D'une durée de 1h 45mn, la pièce, adaptée par Ahmed Hammoumi et mise en scène par Yahia Benamar, est une comédie en quatre actes mettant en scène la métamorphose de Z'man, un enseignant naïf. Congédié par son directeur, Z'man, évoluant aux côtés de deux personnages féminins, se recycle en prête-nom au service d'un obscur affairiste. Il ne tardera pas à le surpasser, troquant ainsi son statut d'enseignant modèle pour celui d'un puissant et richissime personnage aux convictions ébranlées. Pour ce spectacle, dont l'accompagnement musical est signé Lotfi Attar, Benamar a, comme à son habitude, mis l'accent sur les accessoires de scène tout en s'appuyant sur le talent incontestable d'un groupe de comédiens rodés pour avoir campé des rôles dans La poudre d'intelligence, Chadaya et Noun, pièces produites par le théâtre de Sidi Bel Abbès et primées lors de différents festivals. «Dans cette pièce, j'essaye d'aborder la dialectique entre mœurs et argent. D'évoquer également les déboires d'un enseignant utopique», explique Benamar, qui a à son actif, entre autres, la mise en scène et la scénographie des pièces Le dernier train (Théâtre de Annaba) et En attendant Godot de la coopérative Masrah El Bahr. Le spectacle, qui a drainé un public jeune et nombreux, n'a pas été épargné cependant par les critiques. «Le metteur en scène avait toute la latitude de façonner le texte à sa manière, tout en évitant des raccourcis simplistes. Il est clair que le metteur en scène s'est essayé à un exercice difficile en choisissant un texte dont l'adaptation est des plus périlleuses dans un contexte comme le nôtre », suggère un spectateur, pas trop emballé par le spectacle. La légende de Hassan Ibn Sabbah adaptée sur scène Après Modern Time, le théâtre de Sidi Bel Abbès s'apprête à lancer une autre production, la Forteresse d'Alamùt, texte de H'mida Ayachi et mise en scène d'Azzedine Abbar. Ce spectacle, dont la générale est prévue en mai 2011, a été retenu dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». H'mida qui cette fois-ci s'empare de la légende de Hassan Ibn Sabbah et de sa mystérieuse secte des Assassins se fixe, à priori, comme objectif de mettre en lumière l'origine d'une idéologie, l'Ismaïlisme en l'occurrence, marqué par un pacte entre trois personnages. «Celui d'entre nous qui atteindra la gloire ou la fortune devra partager à égalité avec les deux autres.» Un pacte scellé au Xe siècle entre le poète (Omar El Khayam), le pouvoir politique (nidam el mulk) et le pouvoir de la secte (Hassan Ibn Sabbah), souligne l'auteur du texte. H'mida Ayachi est l'auteur de plusieurs ouvrages et romans édités en Algérie, parmi lesquelles Mémoire de la folie et du suicide (1986) et Les Islamistes entre le pouvoir et les balles (1992).