Reçu par le ministre du Commerce, Issaad Rebrab a levé les accusations de dumping ou de vente à perte du sucre et de l'huile dont il est mis en cause. Le patron de Cevital a affirmé avoir appliqué scrupuleusement les engagements et l'accord signé le 9 janvier entre les opérateurs et le ministre du Commerce. Cet accord stipulait que les opérateurs doivent s'engager à vendre les produits à des prix qui permettront aux commerçants détaillants de vendre le kilogramme de sucre à 90 dinars et la bonbonne de 5 litres d'huile à 600 dinars. Selon lui, Cevital a répercuté intégralement les taxes supprimées par le gouvernement sur le sucre et l'huile, TVA et droits de douane, sur ses anciens prix du sucre et de l'huile. Selon Rebrab , le directeur général du contrôle des prix au département du Commerce a demandé à Cevital de relever les prix afin de ne pas gêner les autres opérateurs qui n'ont pas de prix compétitifs comme les nôtres. Cevital a répondu favorablement concernant l'huile. Quant au sucre, le premier responsable de Cevital a expliqué que s'il relevait les prix de ce produit, les exportateurs étrangers allaient inonder le marché national, et que de toute façon, les trois raffineries de Mostaganem, Guelma et Khemis Miliana allaient fermer. Parce que, d'après lui, elles ne pourront supporter la compétitivité internationale, ni en qualité, ni en prix. Pour Rebrab, le seul moyen de barrer la route aux exportateurs étrangers, c'est d'appliquer des prix compétitifs sur le marché national, soit l'équivalent du prix de revient du sucre importé acheminé au port algérien, sans les frais de débarquement. A ce titre, le patron de Cevital réclame le gel de l'exonération des droits de douane et la TVA sur le sucre blanc importé. M. Rebrab a indiqué que les quatre autres producteurs d'huile ont commis une bourde pour avoir procédé ensemble le 2 janvier, avant l'éclatement des émeutes, à une augmentation de 11 dinars sur le litre d'huile, soit 55 dinars pour le bidon de 5 litres. Avant qu'ils ne reviennent sur leur décision. En soutenant qu'une telle entente sur les prix tuerait la concurrence. Sur la situation actuelle du marché national, Issaad Rebrab estime qu'il y a quatre producteurs de sucre en Algérie. Il s'agit de Cevital, Ouest import avec deux raffineries à Mostaganem et Khemis Miliana et Propolis qui a une raffinerie à Guelma. La demande nationale de sucre avoisine, selon lui, 1,2 million de tonnes par an. Elle est couverte à 200% par la production nationale. Quant à la capacité de production de sucre blanc de Cevital , elle est de 1,8 million de tonnes par an. Cevital fournit, d'après lui, 800 000 tonnes au marché national et exporte le reste. En 2010, Cevital a exporté 400 000 tonnes. En 2011, le patron de Cevital compte garder sa part de marché domestique et exporter un million de tonnes. Rebrab a indiqué avoir investi des centaines de millions de dollars pour se doter d'une raffinerie de sucre de grande taille et de dernière génération pour devenir compétitif sur le marché international en termes de qualité du produit et du prix. Ces investissements ont permis à l'Algérie de passer du statut d'importateur de sucre à celui d'exportateur de ce produit. M. Rebrab estime que son groupe n'a aucune intention de s'accaparer la totalité du marché national. Selon lui, Cevital a toujours protégé et respecté ses confrères producteurs nationaux contre les exportateurs qui cherchent à inonder le marché et à mettre à genoux l'industrie nationale du sucre. Pour Rebrab, actuellement, il y a une surcapacité dans la production de sucre dans notre pays, pour aller vers des investissements dans ce créneau. Par ailleurs, Issaad Rebrab ne comprend pas la décision du gouvernement de supprimer les droits de douane (30%) et la TVA (17%) sur le sucre blanc d'importation alors que l'Algérie est autosuffisante en matière de sucre et n'a pas besoin de recourir à l'importation pour approvisionner le marché. Selon Rebrab, la demande nationale est couverte et dégage des excédents à l'importation. Pour le sucre produit localement, il a supprimé 5% des droits de douane sur le sucre roux et 17% de TVA. Il n'arrive pas à comprendre non plus pourquoi le gouvernement a défiscalisé le sucre blanc importé et gardé les taxes à l'importation de l'huile raffinée. Enfin, le patron de Cevita bat en brèche les accusations comme étant à l'origine de la hausse des prix , en soutenant qu'il n'a jamais exigé des grossistes ou autres opérateurs de nouvelles pièces pour la vente de ses produits, ni exigé le payement par chèque pour les transactions supérieures à 500.000 dinars et dont l'obligation entrera en vigueur le 31 mars prochain. Enfin Rebrab a laissé dire que la décision de fixer le prix du kilogramme de sucre à 69,50 DA est destinée à protéger le marché national des exportateurs.