Suite à la « sommation » dont il avait fait l'objet mercredi par le ministère du Commerce, qui lui reprochait d'user de dumping sur le marché du sucre et de l'huile, le patron de Cevital, M. Issad Rebrab s'est déplacé jeudi au siège du département dirigé par M. Mustapha Benbada pour tenter de convaincre les autorités de sa « bonne foi » quant à la démarche qu'il a adopté après l'annonce du gouvernement de la batterie d'abattements fiscaux. C'est ce que nous avons appris de sources sûres qui précisent que l'industriel a été reçu par le ministre lui-même après une rencontre avec le directeur du contrôle des prix du ministère. Chose qu'il a lui-même confirmé hier sur le site d'information TSA à qui il a accordé un entretien où il revient longuement sur la crise qui a secoué les marchés du sucre et de l'huile la semaine dernière. Lors de sa rencontre avec le ministre du Commerce, le patron de Cevital s'est défendu d'avoir usé du Dumping en affichant des prix de vente du sucre et de l'huile inférieurs à ceux annoncés par le gouvernement. « Le directeur général du contrôle des prix croyait que Cevital pratiquait du dumping, c'est à-dire qu'il vendait à perte. Quand on lui a donné nos prix de revient et nos prix de vente, il a pu constater qu'il n'y a pas de dumping. Cevital a appliqué scrupuleusement les engagements et l'accord signé le 9 janvier entre les opérateurs et le ministre du Commerce », a expliqué M. Rebrab sur TSA. Ce dernier assure que sa société n'a fait que « répercuter intégralement » les taxes supprimées par le gouvernement sur le sucre et l'huile, TVA et les droits de douane sur ses anciens prix du sucre et de l'huile. Le plus bizarre dans la démarche des autorités est que le ministère du Commerce persiste et signe en demandant au patron de Cevital d'augmenter le prix du sucre et de l'huile. C'est « pour ne pas gêner certains opérateurs qui n'ont pas de prix compétitifs comme les nôtres », a précisé Rebrab qui cite une nouvelle fois le responsable du contrôle des prix au ministère. Le patron de Cevital affirme qu'il a donné une réponse favorable pour ce qui est de l'huile, mais a cependant refusé de le faire pour le sucre. « Pour ce qui est de l'huile, on a répondu que nous allons relever nos prix. Quant au sucre, j'ai expliqué au directeur général et au ministre que si on relevait les prix de ce produit, les exportateurs étrangers allaient inonder le marché national, et que de toute façon, les trois raffineries de Mostaganem, Guelma et Khémis Miliana allaient fermer parce qu'elles ne pourront supporter la compétitivité internationale, ni en qualité, ni en prix », a encore expliqué M. Rebrab. Afin de contrecarrer d'éventuelles importations en masse de sucre, il a estimé qu'il serait souhaitable que les pouvoirs publics gèlent l'exonération des droits de douane et la TVA sur le sucre blanc importé. Interrogé sur le monopole qu'exerce actuellement sa société sur les marchés du sucre et de l'huile, M. Rebrab a assuré que son groupe « n'a aucune intention de s'accaparer la totalité du marché national », affirmant qu'il a « toujours protégé et respecté ses confrères producteurs nationaux contre les exportateurs qui cherchent à inonder le marché et à mettre à genoux l'industrie nationale du sucre ». Quant aux éventuels investissements que pourraient lancer des opérateurs nationaux dans ce domaine, le patron de Cevital estime qu'il y a « une surcapacité » dans la production de sucre dans notre pays. Pour lui, « il serait difficile à d'autres investisseurs d'engager des investissements lourds dans un secteur en surcapacité de production ».