Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Sa structure souffrit de profondes transformations au XVIº siècle lorsque la salle fut convertie en chapelle et de ce fait, actuellement, elle ressemble bien peu à ce qu'elle fut jadis. Au fond, s'ouvre un petit oratoire. Tout le groupe traverse ensuite une galerie qui débouche dans la Chambre Dorée, ainsi appelée à cause de la peinture dont on recouvrit le plafond après la conquête. En face, se dresse la façade du Palais de Comares qu'érigea Muhammad V et derrière laquelle se trouvent les zones les plus restreintes des palais. Sur celle-ci, Rodrigo fait remarquer à l'assistance une inscription qui proclame : ma porte est une croisée de chemins ainsi que toute la façade qui est ornée de magnifiques stucs et couronnée par un impressionnant avant-toit en bois ouvré, chef-d'œuvre de la menuiserie hispano-musulmane. En file indienne, tout l'auditoire se dirige vers un corridor, sur la gauche, doublement coudé, qui aboutit au Patio de la Alberca appelé également de los Arrayanes car le bassin est entouré de rangées d'arrayanes ou myrtes. C'est le cœur même du Palais de Comares qui doit probablement son nom à comarias, en Orient encore actuellement des verrières colorées. Cette cour aux grandes proportions et d'une harmonieuse sobriété possède en son centre un splendide bassin orné à chaque extrême de deux fontaines à vasques. Toute l'assistance peut y respirer une profonde sérénité ; et le reflet ondoyant de ses murs sur ce miroir d'eau font de cette cour l'un des plus beaux espaces au monde. Dans sa partie nord s'ouvre une galerie composée de sept grands arcs qui sert de portique à la Salle de la Barca, du mot arabe baraka, bénédiction divine dont peuvent être touchés certains êtres. Après avoir franchi un vaste seuil, ils entrent dans le Salon de Comares, également appelé des Ambassadeurs, et là Mohamed ne peut s'empêcher d'imaginer pour un instant ce merveilleux espace, du temps où son sol était recouverts d'azulejos de couleurs, de tapis et de coussins de soie brochée et, sur les parties inférieures des murs, pour combattre les rudes hivers, des tapisseries qui reproduisaient les mêmes motifs des azulejos qu'elles couvraient.