Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Assises sur leur talon à même le sol, les personnes qui occupaient ce salon laissaient se perdre leur imagination dans les infinis motifs géométriques de la coupole en bois qui évoquent, solennels, l'éternité. Après les sept cieux représentés, une petite coupole ornée de stalactites conduit directement à Allah. Tout le groupe est arrivé maintenant au Palais des Lions. Du temps d'al Andalus, ce palais était totalement indépendant de celui de Comares. Il est ordonné autour d'une cour élégante et subtile. Cent vingt-quatre colonnes l'élèvent vers le ciel et les chapiteaux, tous différents, sont un chef-d'œuvre de l'art nasride. Et puis au centre voilà la fameuse Fontaine des Lions, qui repose sur douze sculptures de lions - d'origine orientale, du XIº siècle semblerait-il – qui subrepticement, laissent s'écouler l'eau par leur bouche. De la fontaine, rayonnent quatre petits canaux qui représentent les jardins du paradis promis. Nos amis qui connaissent déjà le lieu pour l'avoir fréquenté de nombreuses fois n'en sont pas moins remués, comme à chaque visite, et c'est toujours la même fascination et un émerveillement similaire qui s'emparent d'eux. Sur l'un des côtés se trouve la Salle de los Mocarabes. Rodrigo s'arrête un moment et explique à l'assistance : - Sa voûte, tapissée de stalactites, fut détruite lorsqu'une poudrière éclata en 1590, puis fut remplacée au XVIIIº siècle. On peut encore contempler de véritables forêts de stalactites sur les voûtes des salles centrales de los Abencerrajes et de Dos Hermanas. Toutes deux possèdent une distribution semblable : alcôves-miradors à l'étage supérieur et ornementation similaire à celle des autres salons du palais. Alors que les azulejos à motifs géométriques déploient leurs couleurs sur la partie inférieure des murs, la partie supérieure est revêtue de plâtre ciselé de motifs végétaux et épigraphiques autrefois polychromés. En suivant la Salle de Dos Hermanas, ils arrivent au nord vers la Salle de los Ajimeces où ils sont saisis par son merveilleux Mirador de Lindaraja qui doit son nom à ayn dar Aixa, fontaine de la maison de Aicha (la Reine).