Le bureau d'hygiène communal (BHC) de Sidi Bel-Abbès a lancé, ces derniers jours, une grande campagne de dératisation visant particulièrement des quartiers du centre et de la périphérie de la ville où les règles d'hygiène se sont quelque peu relâchées favorisant ainsi la prolifération de cet animal nuisible à une échelle jamais connue auparavant. Selon l'un des coordinateurs de l'opération, Bounia Abdelkader, il s'agit du faubourg de Sidi Djillali, de la cité Sorecor et de certains groupes d'habitations et d'édifices publics du centre-ville dont les caves et les canalisations du sous-sol ont été totalement colonisées par des rats. «Dans certains endroits, comme la rue Soria Bendimered et le palais de justice, les agents du BHC, dépêchés sur les lieux, dotés pourtant des produits raticides nécessaires et des équipements adéquats, ont dû boucher à l'aide de gros sacs certaines issues traversées en leur présence par des vagues incessantes de rats… Ce n'est qu'après qu'ils ont pu travailler tranquillement sur les sites ciblés», nous confiera notre interlocuteur avant d'expliquer que le niveau de pullulation atteint, aujourd'hui, dans certains quartiers de la capitale de la Mekerra par ce rongeur, est «lié directement au problème des ordures ménagères et détritus de tous genres qui s'amoncellent à longueur de la nuit et de la journée sur les trottoirs, les terrains vagues, les chantiers abandonnés et à proximité des marchés de fruits et légumes. Ces colonies de rats ont trouvé ces lieux favorables à leur survie et leur reproduction à un rythme effroyable.» De nombreux citoyens de la ville partagent le constat de ce responsable du BHC et sont d'avis que dans le milieu urbain ce redoutable rongeur fait peser une menace permanente sur la santé de la population en général. C'est l'une des raisons qui fait que les responsables du BHC ont décidé, cette année, dès l'hiver, de prendre les devants pour éviter à la population locale l'apparition d'une maladie quelconque susceptible d'être transmise par les rats. Comme ce fut le cas déjà en 2007 avec les deux décès dus à la leptospirose ou encore les 98 personnes admises, l'été de la même année, au CHU Hassani Abdelkader pour une infection due à un hanta virus transmis aux malades par l'intermédiaire… des rats d'égouts.