Abordant la question des inondations, M. Aït Amara, directeur de l'assainissement et de l'environnement au ministère des Ressources en eau, a indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III que, depuis la catastrophe de Bab El-Oued en 2001, son ministère a revu son schéma directeur d'assainissement et de protection de la ville d'Alger contre les inondations. «Nous sommes en train d'achever actuellement le collecteur de Oued El-M'kessel qui fait 4 mètres de diamètre sur un linéaire de 5km qui récupérerait toutes les eaux pluviales qui viendraient des bassins versants, notamment de Bouzaréah», a-t-il assuré. «Ce canal sera achevé au cours du premier trimestre 2011. Une fois mis en œuvre, je peux affirmer qu'il n'y aura plus de Bab El-Oued bis», a-t-il affirmé. M. Aït Amara a indiqué, par ailleurs, que les ministères des Ressources en eau et de l'Agriculture travaillent en coordination afin de réutiliser les eaux usées épurées dans l'irrigation des superficies agricoles, notamment celles destinées aux cultures de la betterave sucrière et du tournesol. Selon lui, plus d'un milliard de mètres cubes d'eaux usées est rejeté à l'échelle nationale chaque année. Avec les 100 stations d'épuration existantes sur tout le territoire national, 900 millions de mètres cubes sont épurés annuellement. «On se rapproche du volume rejeté à l'échelle nationale», a-t-il souligné. Avant d'ajouter que «la réutilisation des eaux usées épurées dans l'agriculture est une stratégie du secteur des ressources et une grande opportunité dans notre pays». «Nous sommes en coordination très étroite avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour mettre cette eau non conventionnelle au service de l'agriculture», a-t-il précisé. Actuellement, sur les 900 millions de mètres cubes d'eaux usées épurées produites annuellement, il y a réellement sur le terrain entre 3.000 et 4.000 hectares irrigués à partir de ces eaux. A moyen terme, l'Algérie aura la capacité d'irriguer 40.000 hectares à partir des eaux usées épurées, à long terme elle pourra doubler cette superficie. Interrogé par ailleurs sur les constructions illicites sur les lits des oueds qui mettent en danger des centaines de citoyens, M. Aït Amara a souligné qu'il existe dans le domaine public hydraulique des lois sur l'eau, il n'empêche qu'il y a des agressions quotidiennes du domaine public hydraulique. «La loi sur l'eau est claire là dessus. La construction sur les lits des oueds est interdite. Nous avons une police des eaux qui sillonne le territoire national et qui fait des constats d'agression du domaine public. Quand il y a des cas qui sont signalés, la justice est saisie», a-t-il expliqué. A une question de savoir si la police des eaux joue vraiment son rôle et si la loi est appliquée alors que les gens continuent de bâtir des baraques sur les lits des oueds quotidiennement, il a indiqué que la police des eaux n'a pas un rôle répressif mais elle est là pour faire des constats, pour surveiller et détecter les anomalies d'agression du domaine public.