La Coordination nationale pour le changement démocratique regroupant des syndicats autonomes, des partis politiques, des organisations de défense des droits de l'homme, des associations et des collectifs de citoyens a décidé d'organiser une marche nationale à Alger le 12 février prochain à 12h30. Prévue initialement pour la journée du 9 février, qui correspond au 19ème anniversaire de l'instauration de l'état d'urgence en Algérie, cette manifestation dont l'idée est attribuée à Ali Yahia Abdennour, l'infatigable militant des droits de l'homme, a été reportée finalement au 12 pour des commodités pratiques. En effet, les initiateurs ont choisi la journée de repos de samedi pour faire le plein de manifestants. La liste des participants est, a priori, fort longue. On peut citer, ainsi, parmi les syndicats autonomes, organisations, et autres partis politiques, le RCD, le MDS, le PST, le PLJ, le PLD, le CCDR, la LADDH, le CLA, le SNAPAP, le SATEF, etc. Parmi les formations politiques dites de l'opposition, seul le Front des forces socialistes (FFS) a décliné l'invitation pour laquelle, d'après nos sources, il devrait s'en expliquer dans les prochains jours. S'agissant de l'option d'une marche nationale centralisée à Alger, plusieurs voix se sont élevées pour exiger qu'il y en ait une dans chaque wilaya du pays. «Rien n'a été tranché, tout dépendra des capacités de mobilisation des uns et des autres». Parmi les revendications des manifestants, il y aura en évidence la demande de la levée de l'état d'urgence, un thème central autour duquel vont se greffer des slogans hostiles au régime. Il est attendu que cette marche finira fatalement par exiger, à l'image de la rue tunisienne ou égyptienne, la révocation pure et simple du système. Concernant l'autorisation administrative de cette marche, les organisateurs ont prévu d'introduire le plus légalement une demande préalable au ministère de l'Intérieur. Une formalité qui préjuge nullement des intentions du pouvoir mais dont on imagine très bien la réponse face à une telle démonstration. Bref, les participants à cette marche ne se font guère d'illusion sur les dispositions du pouvoir à accepter de se faire vilipender. Cette démarche légale obéit surtout à la volonté des organisateurs de prendre l'opinion internationale à témoin. L'essentiel pour eux est que cette marche nationale se tienne et se tienne pacifiquement. Aussi, la priorité sera de veiller à un bon encadrement de la manifestation et éviter, dans tous les cas, les dérapages. A suivre.