Les entreprises importatrices de produits finis ou de matières premières ne sont plus autorisées à avoir des crédits fournisseurs supérieurs à 60 jours. La décision a été prise par la Banque d'Algérie qui poursuit sa politique visant à durcir les conditions d'importation. La mesure est entrée en vigueur début janvier. Elle vise officiellement à lutter contre l'endettement extérieur de l'Algérie. Mais les importateurs ne l'entendent pas de la même oreille estimant qu'elle vise plutôt à compliquer davantage les opérations d'importation. Les chefs d'entreprises se plaignent de ses conséquences sur leur trésorerie. «Avant, on pouvait obtenir des crédits fournisseurs de 120 jours de la part de nos partenaires. La Banque d'Algérie a décidé de limiter ce délai à 60 jours. Cette mesure va accentuer l'asphyxie financière des entreprises», se plaint le patron d'un groupe privé, cité par TSA. «Cette mesure va accentuer les difficultés financières des entreprises importatrices de produits finis ou de matières premières», a-t-il expliqué encore. De nombreux observateurs soutiennent que beaucoup d'importateurs risquent de disparaître au profit de nouveaux monopoles, puissants financièrement et influents politiquement. La décision de la Banque d'Algérie s'ajoute, pour ainsi dire, à la lettre de crédit, comme unique moyen de paiement des importations pour asphyxier financièrement les entreprises importatrices. L'origine de cette mesure est à trouver dans une note signée par Mustapha Ali, directeur général des changes à la Banque d'Alger et adressée aux banques: «Il nous a été donné de constater que la dette extérieure à court terme enregistre une croissance à un rythme non souhaitable ». C'est pourquoi, il a été préconisé que «dans le cadre du suivi de cet indicateur, et afin d'éviter l'accroissement de cette dette à court terme de l'Algérie, alors que la stratégie adoptée en matière de désendettement a permis de réduire fortement la dette extérieure à moyen et long termes, nous vous invitons à prendre toutes les dispositions pour réduire ce type d'engagement». Il est utile, à la fin, de préciser que la Banque d'Algérie n'a pas précisé si l'ensemble des entreprises sont concernées par cette mesure ou seulement celles qui importent des produits finis.