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Un tour de vis salutaire ?
Climat des affaires
Publié dans Le Maghreb le 08 - 08 - 2009


Depuis que l'Algérie s'est mise à l'heure de l'économie de marché, beaucoup de changements ont été opérés. D'énormes efforts ont été consentis afin de booster l'économie nationale et contribuer ainsi à la création d'un environnement plus hospitalier aux affaires. Il n'en demeure pas moins que les affaires peinent à enregistrer un véritable rush dans un pays qui offre les opportunités d'investissement les plus importantes de toute la région du Maghreb. Les investissements directs étrangers, qui ont bénéficié de tant d'avantages et de facilités pendant toute une décennie et sur lesquels l'Algérie a misé son essor économique, n'ont pas généré les effets escomptés. Cette stratégie reposant sur les IDE s'est avérée inefficace. Le flux de ces investissements n'a pas eu lieu et le peu qui existe n'apporte pas de valeur ajoutée suffisante à l'Algérie. Et du coup, l'Algérie décide de renverser sa stratégie. En effet, à la lumière des mesures adoptées dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, l'Algérie donne un coup de frein à l'ouverture de son économie. Dans l'article 58 de l'ordonnance portant LFC pour 2009, paru le 26 juillet dernier, il a été décidé que "les investissements étrangers ne peuvent être réalisés que dans le cadre d'un partenariat dont l'actionnariat national résident représente 51% au moins du capital social. Par actionnariat national, il peut être entendu l'addition de plusieurs partenaires. Nonobstant les dispositions du précédent alinéa, les activités du commerce extérieur ne peuvent être exercées par des personnes physiques ou morales étrangères que dans le cadre d'un partenariat dont l'actionnariat national résident est égal au moins à 30% du capital social". En des termes simples au cas où la société a pour seule vocation d'importer des produits "pour la revente en l'état" elle est contrainte de céder 30 % de son capital à un associé algérien. Quant à celles qui seront créées pour mener un projet d'investissement, elles devront être détenues par un actionnariat algérien à hauteur de 51 %, à la manière de ce qui existe déjà dans les hydrocarbures. Aussi, la mesure des 30% aurait un effet rétroactif et pénaliserait lourdement les opérateurs économiques déjà installés, à en croire le site d'information algérien TSA Algérie, qui indique qu'une note de la Banque centrale algérienne adressée le 4 août aux directeurs d'agences bancaires précise: "les personnes physiques étrangères et les sociétés constituées intégralement de capitaux étrangers ou majoritairement, c'est à plus de 70 %, ne peuvent plus procéder à des opérations d'importation". Pour la Banque d'Algérie non seulement la mesure des "70-30" est rétroactive mais elle est désormais entrée en vigueur ! L'année écoulée, le pays n'a attiré, en 2008, que 1.5 milliard USD, principalement dans le secteur des hydrocarbures, contre 1.37 milliard en 2007. On peut s'attendre, à la lumière de ces mesures, à ce qu'il soit encore moins apprécié en 2009. "Ces mesures seront contre-productives. Un partenariat ne se décrète pas", vitupère un banquier français en place à Alger. C'est en tout cas un virage à 180 degrés pour l'économie algérienne. Depuis que le pays s'est converti à l'économie de marché, les investissements, nationaux ou étrangers, étaient libres et soumis au même traitement. Comment seront valorisées les participations dans un pays sans marché boursier et avec un secteur bancaire archi dominé par le public? En fonction du chiffre d'affaires? De l'endettement? Qui dirigera l'entreprise? Que faire si l'actionnaire algérien refuse de suivre une augmentation de capital? Le stock de véhicules des constructeurs français en Algérie est évalué à 100 millions d'euros: qui alignera 30 millions d'euros pour être leur partenaire algérien ? "Ces nouvelles mesures créent une insécurité juridique catastrophique pour l'Algérie. Même si ces dispositions bénéficieront d'adaptations, elles ont un effet repoussoir qui n'encouragera pas les entreprises étrangères à venir faire des affaires", constate Vincent Lunel, avocat du cabinet Lefèvre Pelletier & Associés et coresponsable du bureau d'Alger. Gérard Pélisson, président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a récemment estimé que les mesures prises (avant l'adoption de la loi de finance complémentaire pour 2009) "ne sont pas une bonne méthode, lesquelles donnent l'impression qu'on impose quelque chose, or, le partenariat ne s'impose pas, il faut le faire volontairement, donc il vaut mieux créer les conditions par lesquelles le partenariat peut se développer, que de l'imposer par une mesure que je dirais bureaucratique". Interrogé sur ces mesures, Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, dira, dans une interview parue hier dans les Echos, que "dans le cas de l'Algérie, les entreprises françaises sont inquiètes de la dégradation du cadre des affaires et des récentes mesures. Nous avons relayé ce sentiment auprès des autorités algériennes, en soulignant la nécessité de préserver un cadre attractif pour l'investissement étranger. Nous espérons avoir été entendus sur certains points, mais tout n'est pas réglé". Et le temps presse. Il reste trois petits mois aux sociétés d'origine étrangère pour trouver l'oiseau rare. Celles qui importent sont particulièrement au pied du mur puisque la mesure qui les concerne est rétroactive ! "L'Algérie ne remet pas en cause la libéralisation de son économie, mais des entreprises étrangères lui ont promis monts et merveilles. Beaucoup n'ont pas tenu parole. Le pays donne un coup de frein à l'ouverture de son économie le temps de se doter d'outils de contrôle efficaces", assure Arslan Chikhaoui, P-DG de Nord-Sud Ventures, un cabinet de lobbying. Un audit a démontré que 1 milliard de dollars d'aides et de subventions accordés à des investisseurs étrangers en 2007 ont engendré le transfert, hors de l'Algérie, de 7 milliards de dollars de dividendes par des entreprises étrangères. Environ 18000 entreprises qui font de la revente en l'état, sur les 23000 sociétés d'importation recensées en Algérie, sont concernées. "Pour moi, c'est un mariage forcé. Il n'y a aucune structure d'interface qui se met en place pour me présenter une liste de fiancées potentielles", dénonce Jean-Luc Debeaurain, P-DG de Banides & Debeaurain, un fabricant français de robinetterie pour le gaz qui commercialise directement ses produits auprès de grands comptes comme Sonelgaz. "Il ne reste plus beaucoup de temps pour mettre à jour ses statuts. Beaucoup d'entreprises misent sur un retour en arrière ou un report des mesures. Ce serait une très grave erreur de le penser. Au premier janvier 2010, une entreprise qui ne se sera pas mise en conformité ne pourra plus importer", lance un banquier français basé à Alger. "Des investisseurs qui voulaient venir sont déboussolés. Ils attendent des clarifications", lançait, il y a quelques semaines, Matei Hoffman, l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie. Dans la foulée, l'un des premiers verriers allemands, le groupe Weissker, a renoncé à la construction d'une usine qui devait créer 240 emplois. Le géant industriel a justifié sa décision par sa volonté de conserver 100% du capital de sa filiale, comme c'est le cas pour lui aux Etats-Unis, en Russie ou en Chine. Avec sa nouvelle stratégie en matière d'investissements, le gouvernement cherche donc à créer les conditions pour diversifier l'économie du pays. En imposant les entreprises algériennes dans le capital des investisseurs étrangers, il espère qu'elles bénéficient de transferts de technologies, de savoir-faire et de compétences pour développer à terme une offre algérienne. D'autre part, il tente de briser net l'explosion des importations. Tous les observateurs doutent pourtant qu'imposer un actionnaire algérien fera émerger des investisseurs locaux ou réduire la facture des importations. "Sur le fond, la philosophie de ces mesures était peut-être la bonne. C'est leur exécution qui est plutôt mauvaise. Les entreprises étrangères auront des centaines de moyens pour contourner la loi, et les projets retenus seront pauvres en technologies. Or, le pays a soif et faim de transferts de technologies qu'il ne peut assouvir parce que la destination Algérie n'est pas attractive. C'est le marketing pays qu'il faut faire en priorité", conclut Slim Othmani, P-DG de NCA Rouiba. Cependant, et en dépit de ce sévère tour de vis des investisseurs et des importateurs étrangers, il existe toujours des affaires juteuses et d'énormes opportunités à rafler en Algérie, il suffit d'en chercher. Hamid M.

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