Un grand nombre de pharmaciens ont enregistré des pertes financières à cause de la décision d'élargir la liste des médicaments non remboursables. Cette décision concerne uniquement les médicaments prescrits par des médecins résidents et a exclu ceux prescrits par des médecins spécialistes. Le Syndicat des pharmaciens a appelé à trouver des solutions pour rembourser les personnes assurées qui sont suivies par des médecins généralistes. Les services de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) ont renouvelé la circulaire du 24 janvier portant sur la restriction de l'utilisation des assurés de la carte Chifa chez les pharmaciens. Les mêmes services rappellent aussi que seuls les médicaments prescrits par des médecins spécialistes seront remboursés, excluant ainsi ceux prescrits par des médecins résidents. Plusieurs patients ne cachent pas leur inquiétude et leur mécontentement vis-à-vis de cette décision, notamment au niveau des régions intérieures du pays où il n'y a pas suffisamment de médecins spécialistes. En effet, il arrive souvent, au niveau de ces régions éloignées, que les médecins résidents prescrivent une liste de médicaments pour les malades. Cependant les pharmacies conventionnées refusent de les rembourser, vu qu'ils sont des malades chroniques et qu'ils devraient s'adresser aux médecins spécialistes et non pas aux médecins résidents. «Pourquoi doit-on être de garde la nuit au niveau des hôpitaux alors que les médicaments que nous prescrivons aux malades ne sont pas remboursés ?», s'interrogent plusieurs médecins résidents. Les services de la CNAS justifient leur refus de rembourser ces médicaments afin d'éviter aux patients des erreurs médicales qui peuvent leur être fatales, notamment s'il s'agit de médicaments dangereux comme ceux utilisés pour le traitement de l'hypertension artérielle ou le diabète. Ils estiment que le médecin spécialiste est le seul qui peut prescrire ce type de médicament vu sa longue expérience dans le domaine médical. Les médecins résidents ont, par ailleurs, appelé à mettre à la disposition des malades des médecins spécialistes durant la nuit au niveau des hôpitaux afin qu'ils puissent prescrire les médicaments utilisés dans le traitement des maladies chroniques. Des sources bien informées de la CNAS affirment que les employés de Sonatrach et ceux du corps militaire ouvrent droit au remboursement. Cette affirmation intervient après le refus de plusieurs pharmaciens de rembourser des détenteurs de la carte Chifa vu que leurs ordonnances mentionnent la société Sonatrach ou le corps militaire. Sur un autre plan, le représentant du Syndicat national des officines, le docteur Fayçal Abed, a relevé un manque dans l'approvisionnement des pharmacies en médicaments. A ce propos, il a précisé que le nombre de médicaments introuvables au niveau des pharmacies dépasse les 230 dont 170 destinés au traitement des maladies chroniques. Selon lui, la rareté de ces médicaments est due à la mauvaise gestion de la distribution. Les pharmacies qui se trouvent dans les régions rurales ne sont pas approvisionnées régulièrement en médicaments.