Les étudiants algériens ne savant que peu de choses sur la transmission du VIH/SIDA, révèle une nouvelle étude réalisée au plan national. Il existe “une inadéquation entre les connaissances des jeunes et leurs comportements vis-à-vis du fléau, ce qui entraîne un manque de connaissances sur la transmission et la prévention de l'infection”, selon Toudeft Fadela, auteur de cette étude, de l'hôpital universitaire de Tizi-Ouzou. Présentée le 24 janvier dernier à l'Institut national de santé publique, cette étude a livré des résultats surprenants. Sur un échantillon de quelque 1.800 étudiants des deux sexes, seuls 2,9% sont au courant des moyens de transmission du VIH/SIDA. Selon le ministère de la Santé, l'Algérie compte entre 21.000 et 30.000 personnes vivant avec le sida. Beaucoup de jeunes interrogés avouent connaitre les risques de la maladie mais pensent rarement à se protéger. «Je n'utilise pas systématiquement de préservatifs”, répondait l'un d'entre eux. Cette étude montre que 70% des étudiants ont reconnu avoir eu des relations sexuelles occasionnelles durant les douze derniers mois. Seuls 42 pour cent ont indiqué avoir utilisé un préservatif, malgré le fait que 88,4% des étudiants interrogés aient expliqué connaître la gravité d'une éventuelle contamination. Les garçons ont plus tendance à se protéger que les filles, montre encore cette étude. Les spécialistes qui ont mené cette enquête ont mis en garde sur l'augmentation du taux de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes algériennes. Quant à l'âge des premières expériences sexuelles, celui-ci est en baisse. Onze pour cent des étudiants affirmant avoir eu leur premier rapport sexuel avant l'âge de 15 ans. «Les résultats de l'enquête sont sans appel. Il apparaît clairement qu'il n'y a pas eu de suivi pour mesurer l'impact des différentes actions menées pour sensibiliser les jeunes”, a déclaré le président de l'association SIDA, Athmane Bourouba, cité par le journal électronique Magharebia. Il suggère de s'adresser aux jeunes non seulement par les moyens traditionnels, mais aussi en utilisant des méthodes modernes, comme les réseaux sociaux. «Il faut nous remettre en cause et ajuster nos actions. Il y a un manque de coordination flagrant, un manque d'informations stratégiques, une absence de financement des projets et un manque d'appui technique pour les campagnes de sensibilisation», a-t-il ajouté.