De par la stature et la diversité des artistes invités, la galerie de peinture Espace Lotus, domiciliée dans une aile de l'Ecole Pigier d'Oran, est en train de s'affirmer, au fil des expositions, comme un pôle artistique incontournable où chaque événement, qui y est organisé, constitue un providentiel prétexte pour les artistes de la région et les amoureux du grand art de se retrouver, échanger en toute convivialité les points de vue et jauger de la vitalité de l'expression artistique locale. Preuve nous a été donnée, une fois encore, ce jeudi, à l'occasion du vernissage de l'exposition Saïd Debladji. Dans cette exposition, l'artiste mostagénémois, qui est également professeur à l'Ecole des Beaux Arts de Mostaganem, nous propose une collection de 37 toiles, abstraites ou semi-figuratives, réalisées en technique mixte sur papier ou sur toile, où l'artiste s'obstine, dans la majorité de ses œuvres, à provoquer le regard en osant un déroutant contraste de couleurs, souvent à la limite de la discordance, par la juxtaposition de ses motifs sur des fonds uniformes bleu, émeraude ou carmin, cernés dans un encadrement noir. Seules quelques toiles aux titres plus éthérés faisant référence à la spiritualité, tels «Luminescence», «Matin d'automne», «Nirvana» ou «Persian Dream», où les objets et les couleurs viennent se dissoudre dans la douceur onirique du blanc, échappent à cette tendance. Dans la majorité des œuvres présentées, l'artiste ne cache pas son attirance pour la calligraphie arabe. Les traits se perdent dans un enchevêtrement de «Hourouf» et de «Lettres gravées», où des objets et des silhouettes vont se profiler. La musique est l'autre élément important dans l'univers de Saïd Debladji avec les toiles «Insiraf», «Istikhbar 1, 2 et 3», «Sérénade», «Tango», «Jazzy» qui y font allusion. Pour souligner cette prédominance, Saïd Debladji confesse que «la musique est partout». «Elle est, dit-il, en nous et tout autour de nous. C'est la musique qui rythme la vie en scandant toutes ses pulsations». L'exposition, intitulé Jedba, se tient jusqu'au 28 février 2011.