Pour apporter son soutien au premier responsable de la commune, suspendu jeudi dernier sur décision du wali d'Oran, le bureau de l'UNJA, des Moudjahidin, le comité de soutien au président de la République et des centaines de citoyens sont sortis spontanément jeudi dans les rues de Hassi Mefsoukh pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'«injustice», observant un sit-in devant le domicile du P/APC pour lui apporter leur soutien et exprimer leur mécontentement quant à la suspension de Haoua M'naouer. Ce dernier, élu du FNA et reconduit à la tête de la commune lors des dernières élections partielles, trouve lui-même cette décision «complètement injustifiée, au regard de la loi». «Cette mesure est injuste et l'article de loi n'a été ici appliqué qu'à moitié, puisque les élus de l'assemblée sont suspendus et le retrait de confiance n'a pas été établi, tel que le stipule l'article 55 du code communal et l'article 44 qui dit que toutes les délibérations, prises en dehors des réunions légales de l'APC, sont nulles de droit». «De plus, ajoute le maire suspendu, je n'en ai même pas été avisé. Ce n'est que vers 15h20 qu'un arrêté, émanant de la daïra de Gdyel m'a été envoyé, alors que je me trouvais à Oran, en mission tandis que l'installation du nouveau P/APC se faisait à 10h00 du matin.» M. Haoua estime que cette décision «arbitraire» est «un scénario monté de toute pièce». L'affaire remonte à quelques mois, lorsque le P/APC a introduit une plainte pour diffamation à l'encontre d'élus qui, rappelons-le, ont été suspendus et jugés, en attendant le verdict du procès, devant être rendu mardi prochain. M. Haoua souligne encore: «Pour le moment, j'ai laissé 32 millions de Da dans les tiroirs de l'APC et lorsque j'ai pris les commandes de cette assemblée, il n'y avait que 7 millions de Da. Mes élus parlent de mauvaise gestion alors qu'eux-mêmes ont approuvé ce budget. N'est-ce pas là une contradiction flagrante qui en dit long sur leurs visées.» interrogé sur sa suspension, M. Haoua estimera que cela «n'est point conforme aux dispositions de la loi qui stipulent que la suspension ne peut-être confirmée que si l'assemblée populaire de la commune est sollicitée pour avis», étape qui, en l'occurrence, «n'a pas été respectée». De plus fait remarquer le maire, «la suspension n'a pas d'assise légale puisque la présence des 2/3 de l'assemblée n'a pas été respectée, trois membres sur les sept étant suspendus». Aux yeux du P/APC, cela vise la «déstabilisation du fonctionnement de la collectivité». Toujours est-il, dans la ville, d'aucuns évoquent une élévation du ton d'ici à dimanche. Certains parlent même d'une probable fermeture du siège de l'APC. Cela aurait même pu se faire jeudi. En effet, des contestataires allaient bloquer les rues donnant accès à l'APC, n'était la sagesse du P/APC venu apaiser les esprits. «Nous sommes là pour épauler notre président d'APC qui est victime d'un complot. Le maire a été élu par la population et sa suspension ne peut se faire que par cette même population qui l'a désigné par voie de vote», s'insurge la directrice de l'école de Haï Bouamama, Mme Boudjemaâ.