Alors que la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) vit des moments de remous, le Front des forces socialistes (FFS) invite la population à prendre part à un meeting populaire à la salle Atlas à Alger le 4 mars prochain, confirmant ses intentions pacifistes dans la lutte pour le changement. Avant sa troisième tentative à Alger, la CNDC fait part de tiraillements internes s'articulant autour du maintien ou non de manifestations hebdomadaires sur la place du 1er-Mai à Alger. Entre les partisans du maintien de la pression de rue et ceux qui préfèrent la sensibilisation avant le retour à la rue, cette coordination, qui a, à son actif deux actions, affiche une division en deux tendances. La réunion tenue avant-hier à Alger s'est soldée par un divorce consommé. Certaines organisations parties prenantes de la CNCD, vivent en elles-mêmes des divergences sur la question du maintien des manifestations hebdomadaires. C'est le cas du Cnes. Ce dernier est contredit par la section d'Oran qui prendra part aux marches prévues. Il en est de même pour la Laddh, dont les membres ont opté pour l'abstention alors que son président d'honneur, Me Ali Yahia Abdenour, participera à ces manifestations. Les syndicats Snapap, CLA et Satef, le Collectif Algérie Pacifique, le Collectif national de défense des droits des chômeurs, le Collectif des familles de disparus et autres ont rejoint, eux, les partisans de la sensibilisation. Seuls les partis politiques RCD, MDS et PLD, soutenus par les organisations associatives, dont des étudiants, ont décidé de maintenir leurs actions. Qu'à cela ne tienne! La CNCD, privée des syndicats et autres collectifs, a décidé de remarcher samedi prochain. C'est pendant ce climat de division que le parti d'Aït Ahmed choisit donc d'enter en action. Ce parti d'opposition, qui s'est déjà désolidarisé de la CNCD, avant même la première marche du 12 février, a, par la voie de Khaled Tazaghart, secrétaire national, appelé la population à venir massivement prendre part à un meeting populaire prévu par son parti pour le 4 mars prochain à la salle Atlas à Alger. A noter enfin que lors d'un meeting populaire organisé à la Place des Martyrs de M'Chedallah, dans la wilaya de Bouira, le secrétaire national du FFS a violemment dénoncé la répression du président libyen Mouammar Kadhafi qui, selon lui, a utilisé des armes de guerre et des avions de chasse pour réprimer un peuple qui est sorti dans la rue pour revendiquer pacifiquement des doléances légitimes. Dans la foulée, Khaled Tazaghart est revenu sur les deux marches populaires des 12 et 19 février en cours, pour dire que «si le FFS n'a pas participé à ces deux actions, cela ne veut nullement dire qu'il n'adhère pas aux revendications des initiateurs», actions qualifiées, au demeurant, de «celles de tout le peuple algérien». Dans un exercice de comparaison, le conférencier soutiendra que «l'Algérie n'est ni la Tunisie ni l'Egypte». «Nous n'avons de leçons à recevoir de quiconque; nous sommes les premiers à sortir dans la rue et à pouvoir changer le système; nous l'avons fait en 1988. Ces deux peuples viennent d'arriver au point de notre départ alors ceux qui comparent le peuple algérien à ceux de la Tunisie et de l'Egypte se trompent énormément».