Les forces de l'ordre ont empêché, hier, une tentative de marche non autorisée qui devait s'ébranler de la place de la Concorde (ex-place du 1er-Mai) à la place des Martyrs. Il faut dire qu'un important dispositif des forces de l'ordre a été déployé au niveau des principaux accès ou artères menant à la place de la Concorde (ex- place du 1er-Mai), ainsi qu'à la place des Martyrs, point d'arrivée de la marche, initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Au niveau des principaux accès vers Alger, des barrages de police, renforcés en la circonstance, passaient au peigne fin les véhicules. La wilaya d'Alger avait notifié, le 7 février dernier, son refus aux initiateurs de la marche, tout en leur proposant une des salles de la capitale pour tenir leur manifestation, dont notamment la coupole du Complexe Mohamed-Boudiaf d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes. La CNCD avait décidé, dimanche dernier, d'organiser une nouvelle marche "pacifique" à Alger. Ayant constaté que la marche non autorisée de samedi passé eut été empêché par les services de sécurité, les initiateurs ont décidé d'organiser une seconde marche pour réclamer, notamment, "le changement et la démocratie, la levée de l'état d'urgence, le travail et la justice sociale ainsi que la libération des champs politique et médiatique". Le Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD), la Ligue nationale pour la défense des droits de l'homme (LADDH), l'Association nationale des familles des disparus, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs, le Comité Algérie pacifique et des citoyens font parties de la CNCD. Entre 200 et 500 manifestants, selon des estimations sur place, se sont rassemblés au niveau des arrêts de bus de la place de la Concorde et de la rue Mohamed-Belouizdad. Un des initiateurs de la marche a indiqué à la presse que le "dispositif des forces de l'ordre a dissuadé les citoyens à répondre à l'appel". Par ailleurs, les habitants du quartier ont placardé des affiches dans lesquelles ils lancent un appel pour le calme et la sérénité. A Oran, quelque dizaines de personnes (une centaine, selon les organisateurs et 80 selon la police) ont tenu un meeting dans la salle de cinéma Essaâda, pour "s'interroger sur les préoccupations des citoyens" et "réitérer certaines revendications portant, entre autres, sur la levée de l'état d'urgence", "la garantie des libertés individuelles et collectives" et "le changement par la voie pacifique", a expliqué un des organisateurs. Les participants à ce meeting ont scandé des slogans tels que "vive l'Algérie et la démocratie" et accroché des banderoles où l'on pouvait lire notamment : "Halte à la corruption et la hogra". Un nombre réduit d'agents de l'ordre public a été constaté à l'extérieur de la salle.