Hamadi Miloud, l'arrière latéral du MCO des années 60, passait souvent inaperçu lors des rencontres de son équipe. Ceci n'était pas du tout dû à une quelconque nonchalance mais plutôt à un tempérament de joueur calme et évoluant juste. Miloud a débuté en cadet dans son club de toujours, le MCO, en 1955, à l'âge de 14 ans. Il est né un 18 avril 1941. Les événements de la guerre d'indépendance feront que les clubs musulmans de l'époque cesseront toute activité au sein de la fédération française de football. Ceci n'empêchera pas la création d'équipes de quartier dont le Lamur Athlétic Club (LAC) où évoluera Hamadi. Après le forfait de cette formation, il optera pour l'équipe dirigée par Bel Abed ( Baïda Lamur). Lors de la saison 1959-60, il est sollicité par le Galia Club d'Oran (GCO) drivé alors par Ariza. Il eut pour partenaires Naïr Hamida et Kacher, entre autres. A l'indépendance du pays, Hamadi rejoindra le MCO, en 1963, qu'il ne quittera qu'en mettant un terme à sa carrière footballistique en 1967, après une intervention chirurgicale. Miloud se rappelle de ses nombreux entraîneurs qui avaient pour noms Hadj Hadefi, Ouadah Cheikh, Chibani, Draoua, Zoubir etc. Il a appris beaucoup de ces éducateurs qui lui ont, dit-il, inculqué les choses du sport et de la vie. Il se remémore aussi ses coéquipiers avec qui il a partagé les joies des victoires et les déceptions des défaites. Feu Larbi, dans les bois, Meguenine, Beddiar et Miloud Hadefi formaient avec lui l'arrière-garde du Mouloudia. Une complicité régnait entre eux et rares étaient les attaquants qui réussissaient à passer entre les mailles du filet dressé par les défenseurs hamraoua. A cette époque, se rappelle-t-il, les ailiers gauches étaient redoutables, à l'image de Achour (CRB) et Bendida (ASMO) qui se disputaient le poste en Equipe nationale. Malgré le talent de ses vis-à-vis, Hamadi arrivait à s'en sortir, laborieusement mais souvent avec succès. Ses qualités lui ont permis d'être souvent choisi pour évoluer dans la sélection d'Oranie. En plus des équipes algériennes qu'il a rencontrées, Miloud a également joué contre des clubs étrangers tels que le MAS de Fès (Maroc), Angoulême et Reims (France) ainsi que d'autres formations étrangères. Toujours sobre dans son jeu, il a évolué dans les limites de la correction. Ce qui lui a valu de n'avoir pas été exclu du terrain pour jeu dangereux. Ses adversaires l'ont toujours respecté et lui de même envers eux. Employé à la Sonelgaz, il a su allier le sport qu'il aimait et son boulot. En retraite actuellement, Hamadi partage son temps entre sa famille et la mosquée du quartier El hamri où il vit toujours. «J'ai tout donné au MCO mais le MCO ne m'a rien donné en retour. Nous n'avions pas les facilités qu'ont les joueurs d'aujourd'hui. On se déplaçait en train ou en car et on venait s'entraîner entre midi et 14h pour reprendre le boulot aussitôt. Les terrains étaient en tuf et la diététique nous était inconnue. Cela ne nous empêchait pas de mouiller le maillot parce qu'on aimait nos couleurs avant toute chose» tient-il à préciser.