Il y a quelques jours, la pénurie des liquidités dans les bureaux de poste et guichets de banques était le seul alibi pour contraindre les retraités et travailleurs à déserter leurs maisons et ateliers pour s'agglutiner devant les portes. Mais cette fois, il n'est plus question de pénurie, mais plutôt de d'organisation et de désordre dans ces lieux qui entretiennent des situations de mépris pour les usagers en les entassant dans des salles trop exiguës pour les contenir. A Tiaret, Dahmouni, Mechra Sfa, les retraités, les attributaires du filet social, les ouvriers et les enseignants s'agglutinent bien avant l'ouverture des portes des bureaux pour se disputer des places pour faire la chaîne. Mohamed, un lève-tôt, s'est souscrit pleinement à la règle pour encaisser sa pension de retraite de l'enseignement. «Je dois partir à l'aube pour être parmi les premiers, sinon le guichetier fera tout pour nous renvoyer au jour suivant. Toujours avec ce justificatif connu portant tout le monde: la somme ramenée s'avère insuffisante.» Devant les banques, les postes, les agences et même les distributeurs automatiques de billets (DAB), les scènes sont les mêmes: chaîne, bousculade et les commentaires les plus fous.