indiqué que leur marche de lundi dernier était une réussite même si elle a été sévèrement empêchée par les forces de l'ordre. «En dépit de l'interdiction de toute marche ou de rassemblement à Alger, les étudiants ont pu briser cette interdiction et ont pu faire entendre leur voix haut et fort», a déclaré un délégué de la Coordination autonome de l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou qui s'exprimait lors d'un point de presse organisé, mardi, à Alger par les membres de la Cnae. «Non seulement, les services de sécurité ont réprimé les étudiants qui ont pu rejoindre la Grande Poste et les ont empêchés de marcher pacifiquement à Alger pour revendiquer leurs droits, mais ils ont également empêché des milliers d'autres de rejoindre leurs camarades», a indiqué un autre délégué des étudiants. Selon lui, les différents barrages de police dressés sur les axes routiers menant à Alger ont bloqué des centaines d'étudiants dans les bus les empêchant, estime-t-il, de rejoindre leurs camarades venus de plusieurs universités du pays. En outre, il a estimé qu'une véritable chasse à l'étudiant a commencé tôt le lundi. «Des étudiants ont été arrêtés, conduits aux commissariats et contraints de remplir des PV. Pis, des photos de certains d'entre eux ont été prises dans le but de les intimider et de les dissuader de poursuivre leur mouvement», a ajouté le délégué de l'Université de Tizi-Ouzou. A une question sur le nombre des étudiants qui ont été blessés lors de la marche, le délégué de l'université de Tizi-Ouzou a indiqué qu'ils étaient une soixantaine dont dix sont dans un état grave. Selon le même délégué, un étudiant est resté dans le coma durant quatre heures suite à une hémorragie interne. Sur un autre volet, la Coordination nationale autonome des étudiants dénonce les tentatives de récupération de leur mouvement estudiantin par des partis politiques et par certaines personnes. «Notre mouvement est apolitique. Nous ne faisons que revendiquer l'amélioration des conditions pédagogiques mais aussi sociales des étudiants», a indiqué un autre délégué qui a refusé de décliner son identité. «Nos revendications sont purement d'ordre pédagogique et non politiques, ainsi nous dénonçons avec force toute tentative de récupération de notre mouvement par des partis politiques ou des personnes», a-t-il ajouté. A une question sur les slogans politiques scandés lors de la marche, le même délégué a estimé que cela est dû à la «psychologie de la foule». «Il suffit qu'un seul étudiant crie un slogan pour que les autres suivent», a-t-il expliqué.