Ernst & Young vient de publier une analyse sur les projets d'investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, qui semble très encourageante. Ces projets d'investissements laissent entrevoir un avenir moins sombre pour les pays africains. L'auteur de cette analyse rejoint d'ailleurs sur ce point le FMI qui prévoit 5,5% de croissance pour l'Afrique en 2011 et 6% en 2012. «Les investisseurs étrangers, notamment ceux en provenance des pays émergents, voient pour l'Afrique d'énormes opportunités de croissance à long terme» affirme le cabinet dans son étude qui croise des informations qualitatives et quantitatives. Actuellement, l'Asie est la seule région émergente qui devance l'Afrique dans les prévisions des investisseurs. En sept ans, les IDE ayant pour cadre l'Afrique sont passés de 338 à 633, soit un bond de 87%. Un chiffre d'autant plus significatif que la période concernée comprend 2008, année de crise mondiale et de baisse importante des IDE dans le monde. Ernst & Young s'attend à une forte croissance des nouveaux projets sur le Continent, à partir de 2012, avec des flux d'investissements directs évalués à 150 milliards de dollars d'ici 2015. Pour Marc Lhermitte, associé à Ernst & Young, «c'est une progression significative en dépit des incertitudes liées aux changements sociaux profonds et aux instabilités politiques récentes. En Tunisie, et plus récemment au Maroc, les événements ont eu un impact sur le leadership des Etats, la mise en attente de certains projets et la remise en question d'investissements établis. Cela n'empêche pas d'anticiper un futur plus ouvert à moyen terme, car les pays qui auront confirmé leur position de membre de la grande région euroméditerranéenne reprendront de l'avance sans inquiéter outre mesure leurs investisseurs et les communautés d'affaires». 42% des décideurs interrogés envisagent d'investir davantage dans la région et 19% confirment qu'ils maintiendront leurs activités sur le Continent. Les pays émergents se montrent les plus enclins à miser sur l'Afrique. En sept ans, leurs dossiers d'investissements sont passés de 100 à 240. «Ils représentent désormais 38% du total des investissements en Afrique, contre 30% en 2003» estime l'étude. Le tourisme, les produits de consommation, la construction, les télécommunications et les services financiers pèsent de plus en plus lourd. Ernst & Young estime que «la croissance africaine des dix dernières années a été portée par un processus de réformes économiques et réglementaires à long terme, engagé sur une grande partie du Continent depuis la fin de la guerre froide. Ce processus s'est caractérisé par la maîtrise de l'inflation, la réduction de la dette extérieure et des déficits budgétaires, la privatisation des entreprises publiques, le renforcement des systèmes réglementaires et juridiques et l'ouverture de nombreuses économies africaines au commerce international».