Nous apprenons de sources responsables à la direction du commerce d'Oran qu'une série de rencontres de sensibilisation seront organisées en faveur des importateurs locaux et nationaux de viande congelée, en perspective du mois sacré. L'objectif de ces rencontres est de pousser ces importateurs à bien choisir leurs fournisseurs, à l'étranger et de s'assurer que ces derniers produisent de la viande hallal. Selon les mêmes sources, le colloque international, récemment organisé sur la production de la viande et ses dérivés dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur, a levé le voile sur la grande anarchie qui caractérise le marché international de la production de la viande congelée destinée aux marchés de certains pays musulmans. A ce propos, l'on croit savoir que certains importateurs ne tiennent au compte que certains critères d'éligibilité dans le choix des fournisseurs de la viande congelée, à savoir que la majorité des sociétés qui approvisionnent le marché national en cette viande, sont originaires du Brésil, d'Argentine et d'Uruguay. Dans ce contexte, les autorités de tutelle prévoient la tenue de séances de travail avec les principaux importateurs de la viande, et ce, en vue d'élaborer une liste nationale des sociétés exportatrices de la viande hallal, en vue de couvrir le marché national durant le mois sacré. Il y a lieu de rappeler que l'année dernière, le port d'Oran a enregistré l'importation de 1.378.408 kilos de viande rouge congelée. Il faut savoir que les services du port n'autorisent le transit de cette viande, sauf dans le cas où les importateurs présenteraient un certificat attestant qu'il s'agit de viande hallal. Sur un autre registre, le marché de la viande rouge congelée souffre de plusieurs irrégularités, en dépit des efforts déployés pour le réguler au moment où la filière est en proie à l'opportunisme, à la spéculation et à la concurrence déloyale. Un marché qui repose sur l'offre et la demande mais surtout très sensible puisqu'il peut s'avérer, en cas de faille, un problème de santé publique. Notre pays échappe miraculeusement à cette conséquence, puisque, selon les pouvoirs publics ainsi que les professionnels de la filière, «la chaîne de froid n'est pas respectée». Et pour cause, les importateurs, premier maillon du réseau, sont difficilement identifiables et certains changent d'activité, selon la rentabilité du produit importé. Le ministère du Commerce a donc décidé de réviser la nomenclature des activités de l'importateur afin d'organiser les réseaux par secteur, ont annoncé des responsables centraux. Sur le plan contrôle, l'Etat a tiré les leçons du passé et a renforcé ce dernier ainsi que les textes de lois. Il faut dire que ce marché connaît une évolution en matière de demande, en Algérie, même si l'offre internationale a baissé ces derniers mois et les prix ont ainsi connu une hausse. L'importation de viande rouge congelée se fait tout au long de l'année mais l'Etat négocie des quotas pour des opérations d'appoint comme c'est le cas pour le Ramadhan. Il ouvre ainsi des lignes en provenance de pays tels que l'Inde. Une opération d'importation lancée en janvier 2010, pour approvisionner le marché national en cette viande avec 4.000 tonnes seulement pour le mois de Ramadhan. Pour cela, des dérogations sont délivrées à un certain nombre d'opérateurs pour importer de ce pays, après vérification du cheptel et de la marchandise en amont, dans le pays d'origine, avant même son embarquement vers l'Algérie par les services vétérinaires algériens. Le respect du rituel musulman au moment de l'abattage est aussi pris en compte mais c'est une instance du culte musulman dans le pays d'origine qui délivre le certificat hallal. L'Algérie importera toujours de la viande congelée mais tend à développer l'élevage à travers les aides de l'Etat et l'allègement fiscal pour réguler le marché avec de la viande congelée locale d'ici 2014.