«Les Français qui se disent donneurs de leçons en matière de droits de l'homme ont commis des massacres à Kherrata, Sétif et autres contrées du pays. Ils doivent présenter des excuses au peuple algérien». C'est en ces termes que Belkhadem a commencé son discours dans la salle archicomble de la Maison de jeunes de Kherrata, à 50km du chef-lieu de wilaya Bejaia. Après avoir déposé une gerbe de fleurs devant la stèle Hainouz, érigée au niveau des gorges de Kherrata, lieu de massacre de centaines d'Algériens durant la journée du 8 mai 1945, le patron du FLN et non moins ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, rappellera à l'assistance que ce sont les Algériens qui ont sauvé la France des griffes des nazis et que c'est en voulant célébrer la victoire sur l'Allemagne d'Hitler qu'ils ont été massacrés par les Français alors que ces derniers parlaient, à l'époque, d'égalité entre tous. En rappelant un pan de l'histoire de ces événements qui ont mené à la guerre d'indépendance, le secrétaire général du FLN dira que les jeunes ne doivent pas être trompés par ces nouveaux révisionnistes et négationnistes qui ne cessent de ressasser que c'est De Gaulle qui avait donné l'indépendance à l'Algérie. Pour preuve, il citera une anecdote qui s'était passée lors des négociations quand un général français avait proposé que le nord du pays soit indépendant et que le Sahara reste propriété de la France en arguant qu'il y a une grande différence entre les reliefs, les coutumes et les habitudes vestimentaires et alimentaires entre les gens du nord et ceux du sud. Ce à quoi Saad Dahlab avait rétorqué qu' «effectivement, il y a une différence mais que la différence qu'il y a entre le sud algérien et la France était de très loin plus grande». En conclusion de son intervention, Abdelaziz Belkhadem rappellera la fameuse phrase de Kouchner qui avait dit qu'il faut attendre la fin des anciens maquisards pour mieux négocier avec la nouvelle génération, avant de rétorquer que les jeunes Algériens sont aussi patriotes que leurs parents. Avant lui, le docteur Boudjemaa Souleh, ex-ministre, avait pris la parole pour relater l'histoire du pays qui est une suite d'événements en insistant sur la période de mai 45 en disant que, si du point de vue historique, il y a eu un événement, du point de vue du droit, c'est carrément un crime contre l'humanité.