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Histoire du théâtre algérien
Un trou de mémoire dans les mémoires de Mahieddine Bachtarzi
Publié dans La Voix de l'Oranie le 25 - 05 - 2011


2ème Partie et fin
Dans la deuxième partie des « Mémoires » de Mahieddine Bachtarzi, nous apprenons de l'auteur les raisons du retard dans le développement du théâtre en Algérie, on soutient de plus en plus que l'adoption du théâtre européen a été à l'origine de la disparition des formes traditionnelles à l'exemple du Goual, la Halqa, le Muqqalid (l'imitateur). Que dit Bachtarzi ? : « Le Goual (le diseur ou le conteur), le Meddah ne sont pas des formes théâtrales.

C'est le conteur. En Europe également existaient des personnes qui racontaient des histoires, des contes. C'est exactement la même chose chez nous. Le Goual connait une histoire et la raconte dans les cafés et les souks. Le Goual se trouve surtout à Oran. Il n'y avait pas eu tellement de Gouals dans l'Algérois. Le Goual n'a rien à voir avec le théâtre. Je dis que les formes traditionnelles ne sont pas du théâtre. Nous avions appris le théâtre durant la colonisation. Au début, il y avait de belles performances. Mais par la suite, il y a eu stagnation. Comme aujourd'hui. Pourquoi n'a-t-il pas trouvé sa voie ? Dans mes « Mémoires », tome II, j'ai cité un ancien ministre tunisien qui avait répondu à une question relative à la crise du théâtre tunisien. Il avait dit que pendant la colonisation, les comédiens se considéraient comme des militants. Cette remarque était également valable pour l'Algérie. Allalou et Ksentini avaient opté pour une voie claire : la critique des vices de la société. C'est l'éducation du peuple. Ksentini critiquait le public algérien et plus particulièrement algérois. C'est cette voie que j'ai empruntée, je n'ai commencé à écrire qu'en 1932. En Algérie, le public savait que les comédiens ne pouvaient dire les choses crûment. On jouait donc avec les mots.
On dit un mot, le public le comprend autrement. J'ai écrit le tome II pour faire comprendre aux jeunes ce qui se passait à l'époque, j'ai cité des journaux dirigés par des colons. A l'époque, ces journaux nous regardaient souvent avec mépris. Pour eux, c'était pour faire rire.En 1928, je chantais, Rachid Ksentini ne voulait pas se mêler de politique, il craignait d'être « interdit de scène ». Alors, il critiquait nos façons de vivre, nos défauts, nos vices ». Mahieddine Bachtarzi, répond aussi au sujet de plusieurs adaptations de pièces françaises, surtout celles de Molière, ont été montées par les troupes algériennes. On retrouve par exemple des pièces montées et réalisées déjà au Moyen-Orient, référence notamment à « Abou Al Hassan El Mughafal ». Comment il nous explique cela « Après avoir été interdit de scène et pris le chemin de l'exil, il y a eu cassure, je suis revenu à Alger à la veille de la deuxième guerre mondiale. Les pièces étaient interdites. Nous ne faisions absolument rien. Les Français avaient compris qu'ils pouvaient se servir du théâtre, ils nous avaient fait appel et nous avaient demandé de faire des adaptations de Molière, j'ai entamé ce cycle avec « El Mech'hah » et « Le Malade imaginaire ». Avant 1942, il n'y eu aucune adaptation de pièces françaises, sauf une pièce montée par Ksentini : « Un trou dans le mur ». Ksentini était avec Marie Soussan qui exigeait de signer comme co-auteur toutes les pièces qu'adaptait l'auteur, il était obligé de le faire parce que Marie Soussan était la seule comédienne de la troupe. Elle avait eu l'idée d'adapter « Un trou dans le mur ». « Abou Hassan El Mughafal » a été adaptée par nombreux auteurs. Constatant le succès du théâtre algérien, des auteurs français avaient traité les auteurs algériens de plagiaires, je leur avais prouvé le contraire.
Les Algériens, les musulmans ne pouvaient pas s'intéresser au théâtre de boulevard. Aujourd'hui, à la télévision on nous fait avaler des feuilletons égyptiens ». Bachtarzi, parle beaucoup de Rachid Ksentini, mais ne lui réservait que peu de considération. Sollicité de parler clairement de Ksentini, qui était-il réellement, Bachtarzi répond : « Ksentini est arrivé à faire du théâtre parce qu'il était doué. Il a vu la pièce de Djeha de Allalou qui lui avait demandé de jouer un rôle dans la deuxième pièce « Le mariage de Bou Âqline ». Rachid Ksentini avait éclipsé Allalou. Ce dernier ne veut pas accepter cette évidence. Après avoir rencontré Marie Soussan, il avait commencé à faire du théâtre. Allalou ne faisait presque rien. Il avait d'ailleurs détruit ses pièces. Ksentini avait commencé à écrire quelque temps après. Il était fécond. Il a écrit une cinquantaine de pièces. Il n'écrivait que des canevas. Il comptait sur son jeu. Il dépassait tout le monde sur ce plan. Entre une répétée et une pièce créée, il y a tout un monde de différence. Comment j'ai écrit « Faqo », je l'ai écrit avec sa collaboration. En l'écoutant improviser je transcrivais au fur et à mesure qu'il parlait. Nous avons joué cette pièce 123 fois. Chaque fois qu'on jouait cette pièce, on avait une autre pièce. Les mots et le vocabulaire changeaient. L'improvisation n'est pas simple. A l'époque de Ksentini, il n'y avait pas de critique politique directe. Mais on faisait de la politique autrement. Par exemple dans une pièce, le personnage musulman dit : »Tu as donné à Joseph un chocolat et tu m'a donné un caillou ». Voilà les questions politiques. Il y avait des politiciens, j'avais fait une pièce « Les Béni Oui Oui » qui critiquait ceux qui disaient constamment Oui. Ksentini ne pensait pas du tout à la politique. Il faisait de la critique des mœurs. Il mettait en situation les Ouléma, les conseillers. Dire que Rachid Ksentini était un nationaliste, c'est mentir ». Mahieddine Bachtarzi, cible Rachid Ksentini de ne pas être un nationaliste algérien ! C'est une grave accusation. Alors que dans nos recherches, nous avons obtenu le contraire, c'est Bachtarzi qui n'était pas un nationaliste algérien ni un patriote, document officiel à l'appui, pour prouver un certain trou de mémoire d'un homme de culture, qui a récolté les honneurs après l'indépendance et devient le premier directeur du Conservatoire d'Alger, 1966-1974. Honoré aussi à titre posthume le 21 mai 1992.
Ce que ne raconte pas Bachtarzi dans ses « Mémoires » !? Bachtarzi, qui accuse Rachid Ksentini de ne pas être un nationaliste algérien,avait traduit l'hymne national de la France « La Marseillaise » en arabe en 1920 et l'avait interprété avec joie. Bachtarzi, honoré par la France colonialiste est porté dans le Livre d'Or de 1937, il est aussi auteur d'une cantate arabe à la gloire du Centenaire de l'Algérie (occupée) en 1930. Désigné par le roi du Maroc pour faire entendre le premier chant du Muézin à l'inauguration de la mosquée de Paris, a chanté devant les Présidents de la République MM. Poincaré, Millerand, Doumer et Doumergue.
Il a consacré ses efforts, surtout pour faire connaitre la France aux jeunes musulmans. Quant à Ksentini, il était un grand nationaliste à travers ses sketchs, comme Mohamed Touri ou Rouiched. Mahieddine Bachtarzi n'a été opprimé par l'autorité d'occupation qu'une seule fois…dans le film « Hassan Terro » !


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