La recrudescence des actes d'agression physique contre les personnes et le cambriolage des maisons, constatée ces derniers temps dans plusieurs quartiers d'Oran, inquiètent de plus en plus les Oranais et ce, en dépit de la neutralisation par la police de plusieurs groupes de malfaiteurs ainsi que leur présentation devant la justice. Outre les vols à la sauvette ou sous la menace d'armes blanches qui se multiplient et qui ciblent en particulier les ruelles vides pendant les premières heures du matin ou la nuit, les Oranais craignent le cambriolage des maisons et des propriétés privées qui, traditionnellement, se multiplient en été. Dans ce contexte, les services des urgences médicochirurgicales au CHU d'Oran ont recensé 389 victimes d'armes blanches, survenues en moins de 04 mois. Un chiffre jugé alarmant surtout que 65% des personnes admises aux UMC, ont été victimes d'agressions pour vol. Haï Yaghmouracen a enregistré ces dernières semaines de nombreux vols de maisons dont une grande majorité a été commise, alors que leurs occupants étaient absents. Récemment, le propriétaire d'un magasin de vente d'articles d'ameublement a été victime d'un grand hold-up qui s'est produit en plein jour. Les agressions et vols à la tire font légion dans toute la ville et les cambriolages continuent de cibler bijouteries ou maisons, en plein jour, et les plaintes pour escroqueries en tout genre de défiler devant Les forces de sécurité ont, sans doute, durci la lutte mais la criminalité a atteint une telle ampleur et s'est à ce point ancrée dans certaines agglomérations urbaines et semi-urbaines. Autre signe d'insécurité manifeste qui règne encore sur Oran, la tendance des jeunes à s'armer de couteaux, bombes lacrymogènes ou cutters pour se défendre contre les agressions aux abords des établissements scolaires. «Beaucoup d'élèves ont été agressés, notamment à cause de leurs téléphones portables, explique un enseignant de l'un des innombrables établissements qui ne bénéficient pas encore de la présence rassurante d'un agent de police. Certaines de ces agressions ont même été assez violentes, donc très traumatisantes, pour les victimes. Alors, ces élèves préfèrent assurer leurs arrières.» Ainsi, malgré le durcissement de la lutte contre la criminalité et les multiples campagnes d'interpellations lancées soit par la police ou par la gendarmerie, que tout le monde constate et reconnaît, les Oranais vivent toujours dans la crainte de l'agression et du cambriolage. Crainte justifiée par le fait que la wilaya d'Oran se classe, depuis sept ans, parmi les trois premières villes les plus touchées par la criminalité: «La lutte contre la criminalité n'est pas l'affaire des seuls services de sécurité, même si c'est leur vocation, estime un quadragénaire outré de voir que les agresseurs agissent parfois au vu et au su de tout le monde sans que personne ne songe à intervenir. Il est vrai que le citoyen qui songerait à s'interposer risque de recevoir un coup de couteau ou d'épée. Mais en même temps, ces individus ne doivent pas agir comme s'ils étaient dans leur bon droit, comme si leur comportement était normal. La peur doit changer de camp et ces malfrats comprendre que leur comportement est criminel.» Il y a lieu de souligner que des sources averties à Oran, indiquent que le tribunal d'Oran traite une vingtaine d'affaires de vols par jour et la plupart des présumés auteurs de ces actes seraient des consommateurs de drogues et de stupéfiants. Quant aux services de la gendarmerie nationale, ils ont enregistré l'année dernière l'arrestation de 1.472 individus, accusés dans des affaires d'agressions à l'arme blanche.