Le wali d'Oran a ouvert le feu sur les responsables de Tramnour et les a fortement critiqués, pour leur gestion du projet du tramway, vu que ce dernier accuse un retard dépassant les 08 mois et dont les différents chantiers en cours pèsent lourd sur l'humeur des Oranais, notamment les automobilistes et les commerçants. Abdelmalek Boudiaf, le wali d'Oran, justifie sa colère par l'état actuel des chantiers, presque déserts, selon lui, le qualifiant ainsi d'inacceptable. Cette situation suscite de plus en plus d'inquiétude, non seulement de la part des autorités, mais aussi celle de la population qui semble plus que jamais pressée de voir ce projet livré, non pas pour voir le tramway sur les rails, mais surtout pour en finir avec les nombreux désagréments, dénoncés à maintes reprises par les automobilistes et les usagers de la voie publique ainsi que les commerçants qui assistent, depuis des mois, impuissants à la chute libre de leurs activités, à cause des travaux qui semblent interminables. Le wali d'Oran a exhorté les responsables du maître d'œuvre du projet, à prendre cette fois-ci, les choses au sérieux et ouvrir quelques accès au niveau des routes fermées, à cause des travaux, notamment au niveau des tronçons livrés. Le premier responsable de la wilaya s'est donc interrogé: «Pourquoi les travaux d'aménagements n'ont-ils toujours pas été effectués au niveau des quartiers où la totalité des travaux ont été achevés?» Abdelmalek Boudiaf a instruit les responsables du groupement Tramnour à accélérer le rythme des travaux, quitte à adopter le système de 24 sur 24 et des équipes de 3x8 ou 2x11. Il estime que la wilaya a accordé à Tramnour toutes les facilités nécessaires à l'avancement des travaux et toutes les entraves avec la SEOR et la SONELGAZ ont été levées, a-t-il précisé, avant de souligner que le ministère de la tutelle a réglé une tranche financière de 40 millions d'euros, au profit du maître d'ouvrage l'entreprise du métro d'Alger AMA. L'expérience peu réjouissante avec Tramnour a fait dire au wali d'Oran: «Dorénavant, je ne veux plus entendre parler d'études réalisées dans d'autres pays, même si celles-ci sont assurées par des bureaux étrangers.» Les travaux actuellement en cours sur l'ensemble du tracé du tramway d'Oran qui est composé de 4 tronçons, évoluent, selon l'exposé présenté par le directeur du projet, d'une manière non uniforme. Ainsi et concernant les travaux de la pose de plateformes et de rails, le taux d'avancement au niveau du tronçon du centre-ville reste largement à la traîne avec un taux de 35% à peine, loin derrière le tronçon n°1 qui s'étend du PK0 à la limite de la commune d'Es-Sénia (65%) et les tronçons n°2 et 4 qui enregistrent un taux d'avancement de près de 60% chacun. Sur le volet relatif à l'aménagement des stations, le constat est encore plus accablant: 16% de taux d'avancement pour le tronçon n°1, 35% pour le tronçon n°2, 18% pour le tronçon n°3 et 7% pour le tronçon n°4. La situation n'est guère différente pour les 3 ouvrages d'art prévus dans le cadre de ce projet. Ainsi et selon des chiffres arrêtés au 14 juin en cours, soit 2 ans et demi après le lancement des travaux, en fin 2008, la trémie de Dar El-Beïda a atteint un taux d'avancement de 63%, le viaduc du 3ème boulevard périphérique, 45% et la trémie de Haï Es-Sabah seulement 20%. Une situation ayant contraint le wali qui présidait alors, hier, la réunion du comité de pilotage, a carrément «haussé le ton», en appelant les intervenants du projet à s'impliquer davantage pour mettre un coup d'accélérateur aux travaux.