«On est déterminés à aller jusqu'au bout dans notre action de protestation, et on est prêts à assumer tout, y compris l'année blanche», a déclaré le Dr Sahnoun, l'un des délégués des médecins résidents, en marge de la réunion du collectif autonome, tenue hier. Les médecins résidents sont déterminés à radicaliser davantage leur mouvement. Les actions à venir étaient hier en débat. Les protestataires ne comptent pas lâcher du lest, ni mettre fin à leur grève illimitée enclenchée depuis trois mois. «Jusqu'à présent, on n'a eu que des promesses, rien n'a été officialisé, on est prêts au dialogue et à la négociation avec n'importe qui, aussi bien le président du parlement, le ministre, ou autres, l'essentiel est qu'on aboutisse à des solutions», a estimé le délégué. Celui-ci a tenu à préciser que le minimum des revendications de ses collègues est la promulgation du statut particulier des médecins résidents et la signature officielle sur toutes les décisions qui ont été prises à l'issue de la conférence des doyens, moratoire du service civil plus l'audit. En revanche, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a déclaré, lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, que le décret portant sur le statut particulier des médecins résidents sera promulgué avant la fin juin. A propos des raisons du recours aux retenues sur salaires pour les grévistes, le ministre dira :«Nous ne payons pas ceux qui ne travaillent pas, ma mission est de veiller sur l'argent de l'Etat, la justice a déclaré l'illégalité de la grève mais la voie du dialogue reste ouverte à condition qu'il se déroule sur des bases claires et précises». Ajoutant que son département a répondu à toutes les revendications exprimées par les médecins résidents, à l'instar de l'augmentation des primes de contagion et de permanence. S'agissant de la revendication liée à la suspension du service civil, le ministre a indiqué que cette demande dépasse les prérogatives de son ministère. Il est utile de préciser que le conflit opposant les médecins résidents au ministère de la Santé a eu de graves répercussions sur la santé des malades qui souffrent, chaque jour, de leur non prise en charge. Des centaines d'opérations chirurgicales, notamment pour les patients atteints de cancer et de lourdes pathologies, ont été annulées ou reportées à des dates indéfinies. De ce fait, les malades restent les premières victimes de ce conflit qui ne cesse de prendre de l'ampleur entre le ministère de la Santé et les médecins résidents. “On a mis la tutelle au courant avant d'entamer notre mouvement de grève, mais les responsables ont fait la sourde oreille “, a souligné le Dr Sahnoun. Précisons que les cas urgents sont pris en charge par les médecins grévistes. Il y a lieu de signaler, en outre, que la situation du secteur de la santé se dégrade de jour en jour puisque les sages-femmes ont décidé de revenir à la charge, elles aussi, en organisant un mouvement de grève dès la semaine prochaine. La même chose pour les anesthésistes qui comptent observer un énième sit-in aujourd'hui devant le ministère de tutelle.