L'éventualité d'une réconciliation, évoquée avec insistance après la rencontre entre Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du parti, et le coordinateur national du mouvement de «redressement et d'authenticité», Salah Goudjil, est loin encore d'être de mise. Les protagonistes de la crise interne du FLN sont loin d'avoir apaisé la tension. La preuve en est dans ce défi lancé par le patron du FLN à ses opposants, en annonçant que la réunion extraordinaire du Comité central (CC) se tiendra finalement les 30 et 31 juillet et non, comme c'était déjà prévu, le 23 du même mois. La raison de ce «retournement» de situation semble être la persistance des «redresseurs» à organiser des rassemblements de protestation lors de chaque sortie sur le terrain d'Abdelaziz Belkhadem. Conséquemment, Le secrétaire général du FLN n'a toujours pas apprécié d'avoir été accueilli par des militants du mouvement de «redressement et d'authenticité» qui lui ont formellement demandé de quitter son poste de responsabilité au secrétariat général du parti. Belkhadem a été, en effet, accueilli à l'entrée de la Maison du peuple, siège de l'UGTA, par quelques dizaines de militants qui scandaient des slogans qui lui étaient hostiles en lui demandant de quitter le parti. «Je pars d'où et pourquoi ?» s'est interrogé alors Belkhadem au début de son discours. Le patron du FLN, qui était apparemment fort irrité par cette apostrophe qui n'est pas la première du genre, a lancé un défi à ses détracteurs lorsqu'il a martelé devant une salle toute acquise à sa cause qu'«ils viennent au Comité central et je suis prêt à me soumettre à une motion de retrait de confiance lors d'un vote à bulletin secret». Belkhadem a critiqué cette manière d'agir, et ce, d'autant plus que ses détracteurs occupaient des postes de responsabilité dans la direction du parti alors que, maintenant, a-t-il précisé, «ils militent à partir des trottoirs». Evoquant de nouveau sa dernière rencontre avec le coordinateur national du mouvement de «redressement et d'authenticité», Salah Goudjil, il indiquera que ce dernier, à qui il a demandé de lui fournir la liste des membres du Comité central qui ne répondent pas aux critères des statuts et du règlement intérieur, lui a dit qu'il n'avait pas cette liste. Les opposants de Belkhadem ont, à maintes fois, annoncé qu'au moins une centaine de membres du Comité central ne répondaient pas aux critères et ne devraient pas siéger, par conséquent, au CC. Dans la foulée, Belkhadem dira que les problèmes ont commencé après la formation du Bureau politique, ce que réfutent ses détracteurs. Ces derniers revendiquent l'assainissement des rangs du comité central et l'annulation de l'opération de renouvellement des bureaux des kasmas et des mouhafadhas. Une opération qui s'est caractérisée par la marginalisation et l'exclusion des militants. Cette nouvelle tournure éloigne la perspective de la participation des «redresseurs» à la session du Comité central qui aura lieu donc les 30 et 31 juillet. Une session qui sera consacrée particulièrement à l'examen des propositions du FLN relatives à différents aspects des réformes politiques annoncées par le Président de la République.