Comme en 1992, ayant accept? de jouer le r?le de m?diateur dans la crise touar?gue malienne, l?Alg?rie, en 2006, est encore sollicit?e pour r?gler le conflit. Mais cette fois-ci, l?Alg?rie a pos? certaines conditions. Directement impliqu? dans le r?glement de la crise, Alger, a, au pr?alable, pos? ses conditions aupr?s des autorit?s maliennes et des rebelles. D?abord, la demande de m?diation devait ?maner des deux parties, d?une mani?re claire et officielle. Ensuite le pr?sident malien, M. Amadou Toumani Tour?, a d?p?ch? Kafougouna Kon? ? Alger porteur d?une lettre officielle. Le ministre charg? du dossier touareg a demand? aux Alg?riens d?assister le Mali dans cette ?preuve. Alger souhaitait, par ailleurs, ?tre seul ? traiter l?affaire et exclure la Libye qui voulait jouer un r?le plus d?terminant. Les autorit?s maliennes acceptent. Les rebelles touar?gues maliens expliquent aux Alg?riens que c?est ? cause du non-respect du Pacte de stabilit? et de paix sign? en avril 1992 ? Tamanrasset avec le pouvoir malien, sous les auspices du gouvernement alg?rien, qu?ils se sont soulev?s. Les Alg?riens refusent toute implication dans cette affaire si les objectifs sont li?s ? une revendication autonomiste ou s?cessionniste. Les rebelles se concertent et Hassan Fagaga, le chef des Touaregs qui avait, publiquement, exig? une large autonomie pour la r?gion de Kidal fait machine arri?re et accepte la condition alg?rienne. En revanche, l?arm?e malienne se gardera de mener une action qui pr?te ? ?quivoque. Le bataillon d?p?ch? ? Kidal depuis Gao a pour seule mission de r?tablir l?autorit? de l??tat et de rassurer une population traumatis?e par les rafales de mitrailleuses du 23 mai. Les autorit?s maliennes h?sitent dans un premier temps de faire appel ? une m?diation ?trang?re. Ils ?liminent d?abord Mouammar Kaddafi qui a propos? ses services en envoyant une d?l?gation ? Bamako. Les ?missaires libyens ont quitt? la capitale malienne sans m?me avoir fait le d?placement de Kidal. Restait donc l?Alg?rie. Le pr?sident malien respecte ?le plus Malien des Alg?riens et le plus Alg?rien des Maliens?, comme il aime ? d?signer le pr?sident Abdelaziz Bouteflika. De leur c?t?, les autorit?s alg?riennes appr?cient ATT, qui a dirig? une ?quipe d?observateurs ?lectoraux au milieu des ann?es 1990, quand l?Alg?rie ?tait ostensiblement boycott?e par ses voisins et ses partenaires. Le 23 mai, l?attaque de Kidal n?a pourtant pas laiss? les Alg?riens indiff?rents. Les habitants ont fui en direction de Bord Badji Mokhtar, la ville frontali?re alg?rienne. Alger a alors demand? ? Abdelkrim Ghera?eb, diplomate chevronn?, de s?occuper du dossier. Connu pour son r?le de m?diateur dans la crise des otages am?ricains en Iran au d?but des ann?es 1980, l?ambassadeur d?Alg?rie au Mali a ?galement parrain? les n?gociations avec Ibrahim Ag Bahanga, en obtenant la lib?ration, en f?vrier 2001, des militaires maliens pris en otages. Aujourd?hui, il peut ? nouveau reprendre ses navettes entre Bamako, Kidal et Alger. Le conflit qui est en voie de r?glement d?finitif conna?tra son ?pilogue dans les jours ? venir avec la signature d?additifs au Pacte de stabilit? et de paix qui accordera ? cette r?gion d?pourvue de larges pr?rogatives administratives ainsi qu?un programme de d?veloppement ?conomique cons?quent afin de r?duire les disparit?s qui existent entre ces r?gions et celles du nord du Mali. La d?cision du guide libyen de fermer son consulat ? Kidal, survient apr?s que des soup?ons aient ?t? port?s contre son pays par diverses parties. Il tentera de se justifier en vain dans un entretien paru dans la presse malienne en r?sumant d?une mani?re peu convaincante le r?le jou? par son pays dans les ?v?nements sanglants de Kidal. Depuis le mois de janvier 2006, l?Alg?rie a ferm? sa fronti?re au niveau de Kidal, une fermeture interpr?t?e par certains comme des repr?sailles suite ? l?acception par les autorit?s maliennes de l?ouverture d?un consulat libyen ? Kidal. C?est dire combien la m?diation alg?rienne est largement attendue et souhait?e par la population locale. La localit? de Kidal qui b?n?ficiait d?une abondante provision de produits alg?riens qui s??coulent sur le march? local est, aujourd?hui, au bord de l?asphyxie. Cet endroit est d?une importance strat?gique pour les autorit?s alg?riennes afin de contrecarrer les assauts des groupes terroristes affili?s ? l?international int?griste qui risquent de trouver un terrain fertile ? leurs basses besognes.