A l?issue d?une r?union tenue en fin de semaine ?coul?e en pr?sence des membres du conseil de surveillance, du g?rant de l?entreprise et de leurs repr?sentants syndicaux de l?UGTA, les travailleurs de la manufacture bel-abb?sienne MABEL se sont r?solus finalement ? accepter le principe ?d?un d?part volontaire indemnis?? propos? par le directoire du Groupe propri?taire ?Leather Industry?. Les termes de l?accord conclus ce jour entre le collectif des travailleurs et les repr?sentants de l?organisme employeur, pr?voient le paiement de tous les arri?r?s de salaires ainsi que le versement des indemnit?s de d?part ? raison d?un mois et demi par ann?e d?activit? au sein de l?entreprise. Depuis hier samedi, la ?doyenne? des usines bel-abb?siennes est suppos?e donc ?tre en phase de liquidation officielle avec la fermeture d?finitive des bureaux et des ateliers occup?s jusque-l? par les employ?s de l?entreprise et les quelques cadres gestionnaires encore en activit?. Le retrait, ? la h?te, des anciennes banderoles et affiches coll?es depuis plus de deux ans de part et d?autre de la porte principale de l?entreprise, a constitu?, ? lui seul, l??v?nement du jour pour les usagers habituels du boulevard Mohamed V, pi?tons et automobilistes, qui ont toujours exprim?, en p?riode de gr?ve, des sentiments de r?elle sympathie avec les travailleurs de Mabel. Inimaginable il y a quelques mois ? peine, pour un collectif extr?mement frondeur qui a jou? jusqu?au bout la carte de la revendication dans le secret espoir de relancer l?activit? de production et sauver l?entreprise de la dissolution, la d?cision de d?part d?finitif prise par les travailleurs, eux-m?mes, vient ainsi mettre un terme ? une situation de crise marqu?e, des ann?es durant, par une lutte sans r?pit qui ne parviendra jamais ? infl?chir la position radicale du groupe propri?taire et sa propension ? rester toujours sourd aux appels d?sesp?r?s. Seul l??lan de solidarit? suscit? au sein des collectifs de plusieurs entreprises publiques et l?aide financi?re d?urgence d?bloqu?e ? deux reprises par les services de la wilaya de Sidi Bel-Abb?s a pu quelque peu att?nuer les souffrances des travailleurs de Mabel et de leurs familles. Les responsables du SGP, quant ? eux, resteront de marbre et ne daigneront m?me pas recevoir en audience les repr?sentants du syndicat contraints, une derni?re fois, ? demander la mise en ?uvre du volet social en vue de garantir des indemnit?s de d?part pour l?ensemble des travailleurs concern?s. D?autant plus que le constat sans appel ?tabli entre-temps par le conseil de surveillance ne laissait subsister aucun doute possible quant au caract?re in?luctable de la dissolution de l?entreprise MABEL, relevant notamment dans ses attendus que ?l?analyse des agr?gats montre que les r?sultats demeurent toujours insuffisants et qu?il n?y a malheureusement aucun espoir de redressement vu la d?structuration financi?re chronique de l?entreprise, la v?tust? des ?quipements et le manque de personnel qualifi?...? Pour ainsi dire, la cause ?tait entendue pour la ?doyenne?. D?s lors, il ne restait plus aux employeurs qu?? jouer la carte de l?usure pour avoir raison de la r?sistance des quelques travailleurs croyant encore en la relance de l?activit? de production et, ce faisant, assurer la pr?servation de l?outil de travail dans une ville o? l?emploi se fait de plus en plus rare. Hier samedi, avec la fermeture de ?Mabel?, c?est donc toute une page de l?histoire de la ville de Sidi Bel-Abb?s qui vient d??tre tourn?e... Surtout en ce qu?elle a toujours repr?sent?, comme charge symbolique, pour la m?moire collective bel-abb?sienne.