La celèbre chanteuse algérienne Warda al-Jazairia est décédée ce soir d'une crise cardiaque au Caire, à l'âge de 73 ans, selon des informations rapportées par la chaîne panarabe al-Arabiya. Le président algérien AbdelAziz Bouteflika a demandé à ce que la chanteuse, née en 1939 d'un père algérien et de mère libanaise, soit enterrée en Algérie. Surnommée la "Rose algérienne", cette diva de la chanson d'amour a vendu plus de 100 millions d'albums à travers le monde pour un répertoire comprenant plus de 300 chansons. Une de ses chansons, "El Ghala Yenzad", fait l'éloge de la famille du Prophète, mais aussi de l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi. A cause de cette chanson, la chanteuse algérienne avait été interdite en Egypte durant trois années. Warda avait dû intervenir auprès de Jihane Sadate, la femme du président égyptien à l'époque, afin que ce dernier daigne lever cette interdiction. Trois mois avant sa mort, elle avait adressée une lettre ouverte aux officiels de la chaîne qatarie al-Jazira, la critiquant pour sa couverture du printemps arabe. "Vous avez tué des milliers de Libyens et vous continuez de faucher un grand nombre d'innocents en Syrie (…) Vous jurez n'avoir porté aucune arme, et moi je vous réponds que vous avez l'arme de destruction massive la plus puissante : les médias. Si vous faites un mauvais usage des médias, vous tuerez les fils de l'arabisme", aurait-elle écrit selon différents médias qui ont rapporté l'histoire. "Si vos maîtres touchent leur salaire du pétrole, vous touchez les vôtres du sang arabe parce que vous êtes des marionnettes dans leurs mains sales, et plus vous mentez, lancez des fatwas et faites perdre la vie aux gens, plus vous êtes payés !", aurait également écrit Warda en s'adressant à al-Jazira.