Un bon exemple d'engagement pour ces artistes et autres intellectuels qui se disent «engagés», alors qu'au moment où les pires atrocités sont commises au nom de la défense de civils, ces voix campent dans un mutisme trahissant. La grande star de la chanson orientale Warda El Djazaïria vient d'adresser une lettre, via le quotidien tunisien Al-Maghreb, une lettre ouverte aux officiels de la chaîne criminelle Al Jazeera. «Vous avez tué des milliers de Libyens et vous continuez de faucher un grand nombre d'innocents en Syrie (…) Vous jurez n'avoir porté aucune arme, et moi je vous réponds que vous avez l'arme de destruction massive la plus puissante : c'est la presse, que vous avez utilisée de la pire manière afin de tuer des Arabes(…) Si vos maîtres touchent leurs salaires du pétrole, vous touchez les vôtres du sang arabe parce que vous êtes des marionnettes dans leurs mains sales, et autant vous mentez, lancez des fatwas et faites perdre la vie aux gens, autant vous êtes payés !». Pas besoin de musique pour comprendre cette nouvelle «chanson» engagée. Quelle débilité ! Au moment où le vent glacial venant de Sibérie a fait près de 150 victimes en Europe, la secrétaire d'Etat chargée de la Santé en France n'a rien trouvé d'ingénieux que de recommander, sur son blog, aux sans-abri d'«éviter de sortir de chez eux». Quand on campe à l'abri de toutes misères, on peut se permettre ce genre de débilité. La purée du FMI Vous l'avez sans doute deviné, il s'agit de cette crise qui touche la Grèce. Des centaines de personnes vont chaque jour chercher gentiment leurs rations de purée tandis que le FMI et Wall Street pillent leur pays. Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d'Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? «Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», témoigne Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie de « gérer la foule». L'ambiance est tendue quand les grilles s'ouvrent enfin, et qu'une longue cohorte se forme jusqu'au stand où l'on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique. Que pourraient leur conseiller les responsables de ce fiasco ? «Eviter de sortir de chez eux» ? Permis de spolier 30 000 à 40 000 bédouins palestiniens sont en passe d'être spoliés de leurs terres. Le 3 janvier, le gouvernement israélien a publié un projet de loi intitulé «Régulation de l'installation des bédouins dans le Néguev», qui décrit les étapes nécessaires à la déportation de la majeure partie des habitants des villages non reconnus du Néguev et à la confiscation d'environ deux tiers de la terre qui leur appartient encore. Il ne faut pas s'attendre donc à ce que merles occidentaux et leurs ONG à la gomme dénoncent ces violations des droits de l'homme.